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La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton sera à Alger samedi, dans
le cadre d'une tournée maghrébine.
Elle sera entamée le 24 février à Tunis avec la réunion des «amis de la Syrie» et se terminera dimanche par le Maroc, où elle procèdera à l'inauguration de la nouvelle ambassade des Etats-Unis à Rabat. Le communiqué du département d'Etat annonçant cette tournée précise que Mme Hillary Clinton rencontrera le 25 février le président Bouteflika pour discuter des «développements internes, des préparatifs des élections législatives du 10 mai et des défis auxquels fait face la région». Le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Amar Belani précise que les entretiens de Mme Clinton, dans son étape algérienne, porteront sur la «consolidation de la relation bilatérale multiforme qui lie les deux pays, sur le train de réformes politiques profondes en cours dans notre pays». Amar Belani évoque également la «relance de l'intégration régionale au Maghreb, la situation sécuritaire au Sahel et la lutte internationale contre le terrorisme et ses connexions». Les officiels algériens mettent en avant les appréciations positives faites par les responsables américains au sujet des réformes qualifiées par Mme Clinton de conformes «avec l'objectif d'une plus grande démocratisation à laquelle le gouvernement algérien s'est engagé». Ce qui peut être interprété par une caution américaine à des réformes dont la réalité est contestée par les opposants algériens. Mais une caution assortie d'une incitation aux autorités algériennes à aller plus loin car, ainsi que l'a déclaré Mme Clinton, les Etats-Unis «veulent voir l'Algérie dotée d'une base démocratique solide qui reflète les aspirations du peuple algérien». Mais le soutien l'emporte très clairement sur les «incitations», les Etats-Unis insistant davantage sur les sujets sécuritaires et certaines questions régionales qu'ils estiment liés comme la «normalisation» entre l'Algérie et le Maroc. LA GENE SYRIENNE D'ALGER La priorité immédiate qui explique la présence de Hillary Clinton est à l'isolement du régime syrien et à une démarche de contournement du bouclier russo-chinois qui protège Damas au Conseil de sécurité. La Russie a d'ailleurs refusé de participer à la réunion de Tunis en faisant valoir que le gouvernement syrien qui représente au moins une partie de la population n'est pas partie prenante. «Nous n'avons été officiellement informés, ni sur l'ordre de jour de cette rencontre, ni sur sa composition. L'essentiel est que nous ignorons l'objectif réel de cette initiative. D'après les renseignements dont nous disposons, certains groupes de l'opposition syrienne sont conviés en Tunisie, tandis que les représentants du gouvernement syrien n'ont pas été invités», a déclaré le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch. Washington cherche à obtenir un ralliement des «hésitants» et les dernières déclarations des responsables américains laissent présager une orientation vers l'armement de l'opposition syrienne. HATER LA NORMALISATION ENTRE ALGER ET RABAT Sur la question syrienne, l'Algérie, réservée à l'idée d'une intervention étrangère, observe un profil bas en s'abritant inconfortablement derrière une Ligue arabe prise en charge par les Emirats du Golfe. Elle devrait s'en tenir à ce profil bas d'autant qu'elle a cessé depuis des années d'être un acteur politique et diplomatique significatif au Proche-Orient. La partie algérienne peut discuter avec plus de «confort» de la lutte contre le terrorisme, notamment dans la région du Sahel qui est devenue un peu plus «chaude» du fait de l'afflux d'armes des dépôts libyens. Il reste que pour l'Administration américaine, l'effort sécuritaire régional n'en serait que meilleur si les relations entre Alger et Rabat se normalisaient. Et il faut s'attendre à ce que les Etats-Unis continuent à mettre la pression sur ce sujet. De manière significative, Mme Hillary Clinton a saisi l'opportunité de la dernière visite du ministre marocain des Affaires étrangères, Saâd-Eddine Othmani pour le féliciter de sa visite en Algérie. Un signal sur le fait que ce vieux souhait américain d'une normalisation entre Alger et Rabat ? qui passe, bien entendu, par une réouverture des frontières ? va se faire plus pressant. |
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