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Depuis que l'Union européenne a décidé le boycott du pétrole iranien, la tension est montée d'un cran entre ce pays et les puissances occidentales qui cherchent à le faire renoncer à son programme nucléaire, au motif qu'il aurait des applications militaires cachées. En réplique à la décision européenne, Téhéran a annoncé l'arrêt de ses approvisionnements en pétrole à la Grande-Bretagne et à la France et fait savoir que la mesure concernera d'autres Etats européens, dont l'Italie, l'Espagne et la Grèce. A ce bras de fer d'ordre économique engagé entre l'Union européenne et l'Iran, se superposent des manœuvres et préparatifs militaires, tant du côté des puissances occidentales que de celui de Téhéran. Pour autant, les contacts ne sont pas totalement rompus entre les protagonistes de la crise du nucléaire iranien. Il semble même que dans les deux camps l'on veut trouver un terrain d'entente qui barrerait la route à l'aventure militaire comme solution à leur conflit. En signe d'apaisement, Téhéran a autorisé la visite d'une délégation de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) et adressé une lettre au Club des cinq plus un, lui faisant part de la disponibilité iranienne à reprendre la négociation avec lui sur son programme nucléaire sans condition ni préalable. Gestes positivement commentés par l'Union européenne, qui a donné son accord de principe à la reprise du dialogue avec les autorités iraniennes. Il reste que cette apparente volonté de privilégier la voie du dialogue risque d'achopper sur la détermination de l'Etat d'Israël d'en découdre avec l'Iran. De fait, les dirigeants de Tel-Aviv s'adonnent à des déclarations qui donnent à entendre que leur décision de frapper en Iran est prise et son exécution uniquement conditionnée par la fenêtre d'opportunité qui lui sera la plus favorable. La question est donc de savoir, au cas où les Etats-Unis et l'Union européenne seraient vraiment pour la reprise du dialogue avec Téhéran, s'ils parviendront à dissuader l'Etat hébreu à renoncer à son projet d'attaque. Pour certains experts et observateurs, c'est l'objet recherché par les contacts et réunions ayant pour acteurs les plus hautes autorités militaires américaines et israéliennes. C'est aussi ce que va tenter d'obtenir Barack Obama en recevant prochainement à Washington le Premier ministre Benyamin Netanyahu. Ces même experts et observateurs se déclarent néanmoins peu optimistes sur le renoncement d'Israël à son option militaire. Ils n'écartent pas l'hypothèse que c'est au contraire Netanyahu qui peut rallier le président américain à l'option de son cabinet. Quitte, selon d'aucuns parmi ces experts, à lui forcer la main en précipitant unilatéralement les évènements, sachant qu'étant candidat à sa réélection, il lui sera impossible de se désolidariser d'Israël, dont la cause relève plus que de l'intérêt national américain pour nombre de citoyens des Etats-Unis et les très puissants lobbys juifs dont l'influence est déterminante. Pour aussi irrationnels qu'ils soient perçus en Occident, les dirigeants de Téhéran sont conscients que le conflit qui les oppose à l'Occident et Israël risque de dégénérer à tout moment. D'où les démonstrations de force auxquelles leurs forces armées s'adonnent ces derniers temps. Elles signifient que l'Iran a les moyens de riposte et qu'une intervention militaire contre lui ne restera pas sans réplique. |
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