Le procès en appel de l'affaire du transfert illégal de capitaux vers
l'Espagne a été reporté à l'audience du 11 mars. Prévu avant-hier devant la cour
d'Alger, le dossier a été renvoyé à la demande des avocats de la défense. Le
président d'audience, qui a relevé bon nombre d'absents parmi les 53 accusés
cités à comparaître, n'a pas mis du temps pour répondre favorablement à la
proposition des robes noires, donnant rendez-vous, dans trois semaines, aux
différentes parties. Ce procès fait suite à un double appel interjeté par le
parquet, d'un côté, et la défense, de l'autre, contre le jugement de première
instance, rendu le 5 janvier par le pôle spécialisé du Centre, sis au tribunal
de Sidi M'hamed (Alger), où les 53 accusés avaient
été tous condamnés à des peines entre 10, 7 et 3 ans de prison ferme, assorties
de lourdes amendes. Quinze d'entre eux avaient été condamnés, par défaut, à la
peine maximale prévue par la loi, à savoir 10 ans d'emprisonnement, soit la
sentence requise par le représentant du droit public. Treize accusés, qui
étaient en détention provisoire, avaient écopé de 7 ans de prison ferme, alors
que vingt-cinq autres, en liberté provisoire, avaient été condamnés à 3 ans
d'emprisonnement. Les 53 personnes condamnées devaient, en outre, verser
solidairement un important montant à la Douane algérienne. La partie civile avait en
effet vu sa demande d'être dédommagée à hauteur de cinq fois le montant global
des devises transférées, soit l'équivalent de quelque 3 milliards d'euros, accordée
par la justice au titre de l'action civile.
Outre le délit de contrebande (de devises), passible d'une peine
d'emprisonnement de 1 à 5 ans, assortie d'une amende égale à 5 fois la valeur
de la marchandise sur laquelle porte l'infraction, les 53 accusés sont sous le
coup de l'article 1 de l'ordonnance 10-03 du 26 août 2010 relative à la
répression de l'infraction à la législation et à la réglementation des changes
et des mouvements de capitaux de et vers l'étranger. Le blanchiment d'argent
fait partie également des griefs retenus contre certains des mis en cause.