Le dernier
colloque dans la série
organisée par le Cnrpah et l'UABT est annoncé cette fois-ci
en grande pompe via des panneaux publicitaires implantés à travers le chef- lieu.
Et pour cause, cette 12ème et ultime édition, version 2011, qui se déroulera du
25 au 27 février au palais de la
culture de Mansourah, est consacrée à «L'Emir Abdelkader, homme
de tous les temps». Fort de 64 communications (en arabe, en français et en anglais),
le programme sera animé par des universitaires et chercheurs venant de Turquie,
Syrie, Maroc, Egypte, Jordanie, Canada, USA, France, Russie, Ukraine, Hollande,
Japon, des Emirats arabes unis, outre ceux représentant des universités algériennes
(Tlemcen, Oran, Bejaia, Alger, entre autres). «J'ai eu l'occasion en 1966 de
découvrir un manuscrit, alors inédit, d'Abdelkader et de son entourage. Après
identification, il a été donné par son propriétaire, Jacques Chevallier ancien
maire d'Alger à la
Bibliothèque nationale et édité par les professeurs Bennani, Smati
et Alfoun à Dar el Oumma, avec deux préfaces des professeurs Abdelmadjid
Meziane et Abul Qassem Saadallah. Divisés en six chapitres et écrit de plusieurs
mains, dont celle de l'Emir, dans quelles circonstances a-t-il été écrit, à quelle date et qu'apporte-il à la connaissance de
l'Emir et de son entourage ? Quel témoignage donne-t-il sur la culture algérienne
de l'époque dans l'Ouest algérien ?», c'est ce que tentera d'expliquer le Dr Zaim
Khenchlaoui, directeur de recherche au CNRPAH et membre du comité d'organisation
du colloque. «Cette rencontre académique se propose donc de donner un tableau
circonstancié des idées et des témoignages se rapportant à
ce personnage multidimensionnel au destin obstrué, endigué, écartelé, en proie
aux chasseurs de lumière. Elle propose globalement une tentative de réponse à la question : qui est
Abdelkader ? La
complexité du personnage, les tourments du 19ème siècle
colonial, l'étendue de la
pensée de cet homme, l'importance de ses actes, son
implication dans l'Histoire du monde, la place qui lui était réservée et celle qu'il a
conquise nous feront admettre, par principe, tous les thèmes de recherche qui
puissent servir de cadre général de réflexion pour ce sujet tout en
privilégiant ceux qui permettent de cibler davantage notre problématique dont la question confédératrice
tourne autour du parcours tentaculaire de l'Emir», souligne-t-on du côté des
organisateurs. Par ailleurs, prévu en 2008 pour le bicentenaire de la naissance de l'Émir
Abdelkader (1808-1883), le projet colossal a été à plusieurs reprises reporté
en raison des difficultés à trouver un réalisateur de renom qui pou rrait
immortaliser l'un des personnages importants de l'Histoire de l'Algérie. Après
le refus de Ridley Scott qui n'a pas répondu aux sollicitations des Algériens, et
de Mustapha Akkad, qui a été tué dans un attentat, les appels à candidature
pour la réalisation d'un
film gigantesque sur l'épopée de l'Emir Abdelkader sont relancés. La ministre de la Culture a promis au Président
Bouteflika que le projet sera à la hauteur du personnage historique et international.
Intervenant lors d'une séance de l'APN en 2008, la ministre de la Culture avait même
déclaré que «le coût du film pouvait atteindre les 500 milliards de centimes, car
le projet est très important pour l'État algérien». Mais pour le gouvernement, le
film vise à «mettre en valeur l'ensemble des qualités de l'Émir Abdelkader se
rapportant aux domaines intellectuel et culturel, militaire et politique, mettant
en exergue le poète, l'homme de lettres, le chef militaire, l'homme d'État et
le diplomate ayant laissé des empreintes indélébiles».