Il était 04h27, ce
samedi matin, quand un membre de l'équipage du chalutier «Djazaïr» (un
chalutier immatriculé à Béni-Saf) a entendu un homme à la mer, demander du secours. Il
était encore en vie pourtant il venait de passer non moins de 17 heures dans
cette eau glacée. On est dans une eau de 125 brasses de profondeur, 1h30 de
navigation au nord-ouest de Béni-Saf. Lui et son compère ont été projetés, suite
à un défaut mécanique sur le timon de leur semi-rigide (Zakia 3). Il était 11h 30
et ils faisaient cap sur le port d'Honaïne (littoral tlemcénien) d'où ils avaient
pris le départ, un plus tôt après une pêche à la ligne infructueuse,
raconta sur son lit d'hôpital H. Smaïn, à Tlemcen, 32 ans, père de 02 enfants
et gérant d'une entreprise familiale de son état. Il fut aussitôt pris en
charge par l'équipage qui alerta aussi les services des gardes-côtes de Béni-Saf.
Sur le quai, une ambulance l'attendait pour l'évacuer à l'hôpital de Béni-Saf
où il reçut les premiers soins notamment pour lui permettre de vaincre une hypothermie.
Quant à son compère, il est toujours porté disparu, des recherches intenses ont
été lancées à travers le littoral en question pour le retrouver. Selon l'homme
hospitalisé, son compère (B. Abdelkhalek, Tlemcen, 32 ans, père de 02 enfants, coiffeur)
portait un ensemble de blue-jean et une paire de baskets de couleur noire. «J'ai
tout tenté pour rattraper l'embarcation qui continuait toujours sa course vers
le large». Avant de poursuivre «la
nuit, quand j'ai vu les premières lueurs, j'ai compris que
c'était des chalutiers. J'ai nagé de toutes mes forces en leur direction et
quand je n'ai plus pu, j'ai commencé à crier. Le Bon Dieu était là, le moteur
du chalutier était presque à l'arrêt et le rais m'a
entendu». Avant de verser quelques larmes et prendre sa tête des deux mains. Il
a vraisemblablement, toujours dans cette tête, son compère qu'il avait perdu en
quelques secondes et tous ces moments effrayamment vécus dans le froid et le
noir. Une enquête a été ouverte.