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La 37ème édition de la
Conférence européenne de soutien au peuple sahraoui (Eucoco) devait clôturer, tard dans la soirée d'hier, ses
travaux. Plusieurs ateliers sont installés, depuis samedi dernier, pour
discuter des thèmes liés notamment à la «résistance pacifique des Sahraouis
dans les villes occupées», «la communication et les villes jumelées», «le
respect des droits de l'homme» et «le pillage des richesses naturelles du
Sahara Occidental par le Maroc».
Mais ce qui a incontestablement retenu l'attention des participants à la conférence, organisée dans la ville de Séville, c'est le discours prononcé par le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz. Ce dernier, avait clairement mis en garde contre une éventuelle reprise des hostilités militaires si le royaume chérifien persistait dans ses «tergiversations». Le chef du Polisario qui précise qu'il était attaché aux «voies pacifiques», a appelé le nouveau gouvernement marocain afin de dépêcher une nouvelle délégation animée d'une nouvelle vision, lors de la prochaine rencontre (11, 12, 13 février) à Manhassat, aux Etats-Unis. «Nous espérons que la partie marocaine vienne à ces négociations avec une vison conforme à la légalité internationale», avait-il déclaré à l'ouverture des travaux de l'Eucoco. Le président de la RASD a par ailleurs, critiqué sévèrement les Nations unies pour leur gestion du dossier sahraoui, en soulignant que « l'échec des Nations unies dans l'application de ses propres résolutions, vingt années durant, à propos d'une question simple et claire, ne peut être compris, lorsque l'on constate la célérité et l'efficacité qui ont caractérisé les mécanismes du Conseil de sécurité de l'ONU à propos d'autres questions et conflits bien plus tardifs que la question sahraouie», avait-il déclaré, non sans appeler les Nations unies à «assumer leurs responsabilités» dans ce qui va suivre dans un proche avenir si la situation de pourrissement persistait toujours. Le président Abdelaziz a exhorté dans le même cadre, l'Europe à participer efficacement dans la recherche d'une «solution juste et définitive» du conflit au Sahara Occidental. «L'Europe ne doit pas contredire ses propres valeurs et principes en se précipitant pour protéger les droits de l'homme et les civils par tous les moyens, y compris militaires, dans plusieurs régions du monde, en feignant de ne pas voir que les droits de l'homme et la légalité sont bafoués au Sahara Occidental, par la force d'occupation marocaine», s'est élevé le président sahraoui devant quelque 600 délégués venus d'une vingtaine de pays de tous les continents. Mohamed Abdelaziz mise par ailleurs beaucoup sur la nouvelle équipe dirigeante en Espagne pour peser de tout son poids au sein de l'Union européenne pour amener le Maroc à de meilleurs sentiments dans un conflit qui dure depuis l'année 1975. «Nous prédisons un rôle positif des nouvelles autorités espagnoles, issues du Parti populaire (PP) pour résoudre la question sahraouie, à travers un référendum d'autodétermination», a indiqué Mohamed Abdelaziz qui rappelle que le PP s'est clairement exprimé sur la question sahraouie, lors des élections législatives en Espagne, en rappelant par ailleurs la «dette historique» de l'ancienne puissance coloniale à l'endroit du peuple sahraoui. En tous les cas, Pierre Galland, le président de l'Eucoco paraissait cette année (37ème édition) très serein quant à l'issue du conflit qui dure depuis plusieurs années. Pour preuve l'ancien sénateur de Bruxelles n'a cessé de rappeler, quand il est interpellé par les journalistes en marge des travaux de l'Eucoco, la décision historique du Parlement européen de ne pas reconduire l'accord de pêche sur les eaux territoriales sahraouies avec le Maroc. Pierre Galland est convaincu qu'il existe désormais, à l'intérieur des centres de décisions en Europe, une sorte de prise de conscience en ce qui concerne le Sahara Occidental. |
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