Dans la perspective de tenir son congrès constitutif les 17 et 18 février
à la salle La Coupole
à Alger, le Front du changement, dirigé par Abdelmadjid
Menasra, a tenu dans l'après-midi d'avant-hier son
congrès constitutif de la wilaya d'Oran. La rencontre a eu lieu à la salle El-Feth, en présence de quelque six cents congressistes, selon
des estimations fournies par les organisateurs. Au moins quatre orateurs se
sont relayés pour évoquer les conditions dans lesquelles devront se tenir les
prochaines législatives et la situation que traverse actuellement le pays. Il
s'agit du Dr Rahmani Othmani,
de Mme Salima, M. Allouche
Amine et le Dr Abdelmadjid Menasra.
Ce dernier n'a pas manqué de soulever «l'injustice» du ministre de l'Intérieur
qui a obligé son parti, en voie de formation, de changer d'appellation en ôtant
le qualificatif de «nationale». Dans le même sillage, il a épinglé le SG du FLN
qui s'est opposé à cette appellation en disant : «Le nationalisme se concrétise
dans les faits et la pratique et non dans les dénominations». Aussi, il a
soulevé la question des six membres fondateurs dont les noms de quatre d'entre
eux ont été retirés de la liste des membres fondateurs. Ces «dépassements» de
l'administration ont emmené l'orateur a évoqué la question du «changement»
inéluctable, selon ses dires. Il estimera que «le changement est une
opportunité et non une menace», comme veulent le présenter certains. Et de
donner un sens au changement, selon la vision de son parti. «Le changement
consiste dans le départ de la majorité qui gère le pays actuellement». Il fera
part de sa conviction que le pays se trouve devant deux alternatives : soit un
changement pacifique et graduel ou le chaos. Abondant dans ce sens, Menasra s'en prendra à ceux qui essayent de faire coïncider
le changement avec «une intervention étrangère». Pour lui, c'est le nouvel
épouvantail brandi pour effrayer les Algériens et les pousser à admettre le
statu quo. «En cas d'intervention étrangère, tous les Algériens, indépendamment
de leur bord politique, s'y opposeront», lancera-t-il. Par ailleurs, le premier
coordinateur du Front du changement (FC) a évoqué la nécessité de passer à «la
seconde République». Il énumérera les caractéristiques de cette république en
disant qu'elle sera «un régime parlementaire», c'est-à-dire «le gouvernement
sera issu de la majorité parlementaire». Auparavant, il insistera sur la
nécessité de transparence quant à l'élection de l'Assemblée nationale et les
autres assemblées élues (locales et de wilayas). «Dans la seconde République, le
Parlement jouera pleinement son rôle de contrôle des activités de l'exécutif». Pour
lui, l'actuelle Assemblée, dont le mandat vient à expiration, est un simple
décor dans l'édifice institutionnel. Dans son discours, Menasra
reconnaîtra les réalisations de l'Etat algérien durant la décennie ; cependant,
il relèvera des déficits sur plusieurs plans. A commencer par le plan politique,
notera-t-il. Aussi, il estimera que la pauvreté et la misère demeurent le lot
quotidien de larges pans de la société algérienne malgré les sommes colossales
dépensées pour améliorer le niveau de vie des populations. Pour étayer ses
dires, il renvoie l'assistance au classement de l'Algérie au niveau
international. Menasra a aussi soulevé d'autres
questions, notamment la liberté de la presse et la jeunesse. L'on apprendra que
durant cette semaine, Menasra continuera son périple
à travers les wilayas pour présider à leurs congrès constitutifs. Jusqu'ici, un
peu plus de 30 wilayas se sont déjà acquittées de cette formalité.