Les dispositifs d'aide à l'emploi des jeunes universitaires et diplômés, relevant de la Direction de l'action sociale (DAS) de la wilaya de Constantine, ne semblent plus faire recette face à ceux de l'agence de l'emploi qui, au contraire, est submergée de demandes avec de longues listes d'attente.

C'est ce qu'affirment beaucoup de jeunes diplômés, qui déclarent s'être inscrits sur les listes du dispositif d'emploi destiné aux universitaires et aux techniciens de la DAS, mais avouent avoir préféré celui de l'ANEM. Et l'un d'eux d'ajouter que «même lorsque les services concernés de l'action sociale m'ont convoqué pour un placement, j'ai refusé parce que je venais de décrocher une autre offre du dispositif de l'agence de l'emploi». Les raisons de ce phénomène de migration d'une administration à une autre, s'empresse-t-on d'expliquer, sont dues essentiellement à la grande différence des primes octroyées par chacune d'elles. Ainsi, indique-t-on, pour ce qui concerne la prime d'insertion des diplômés, destinée aux universitaires et aux techniciens, elle est de 10.000 dinars par mois à la DAS, mais à l'ANEM, elle s'élève à 15.000 dinars pour les mêmes catégories de diplômés. Et nos interlocuteurs de citer un autre dispositif, à savoir celui d'aide à l'insertion sociale (DAIS), qui est de 6.000 dinars à la DAS mais qui se monte à 8.000 à l'ANEM. Mais les différences ne s'arrêtent pas là. Alors que les contrats de la DAS sont d'une durée d'une année renouvelable une fois, ceux de l'agence de l'emploi sont d'une durée de trois ans et renouvelables également une fois.

Contacté, le directeur de l'agence ANEM, tout en reconnaissant le phénomène d'afflux de demandes vers ses services et l'existence de listes d'attente, refuse cependant de donner plus d'information sur ce sujet. Par contre, le chargé de communication à la Direction de l'action sociale, M. Rahailia, ne fera pas mystère d'un phénomène de «grosse» défection des candidats aux dispositifs d'aide à l'emploi des diplômés (PID et DAIS) de la Direction de l'action sociale. Et d'expliquer ainsi, à titre indicatif, que pour le dispositif d'aide à l'insertion sociale (DAIS) et jusqu'au 31 décembre 2011, sur une offre de 2080 postes d'emploi pour la wilaya, seuls 1.667 postes ont trouvé preneurs. Le même phénomène de défection caractérise le dispositif du PID (prime d'insertion des diplômés), qui, sur une offre de 1.800 postes, seuls 911 candidats ont répondu présents et ont été placés. A telle enseigne, ajoute-t-il, qu'une note du ministère de la Solidarité a instruit les services concernés de suspendre ces dispositifs jusqu'à nouvel ordre.