Des citoyens de
la commune de Messaoud Boudjériou
ont organisé ces derniers jours des mouvements de protestation, rejetant les
listes des bénéficiares de logements ruraux et
sociaux arrêtées par les autorités au niveau de la commune et de la daïra d'Ibn
Ziad dont dépend la localité. Ainsi, dimanche dernier,
les autorités administratives et les services de sécurité ont passé toute la
journée à convaincre des dizaines de protestataires de la commune de Messaoud Boudjériou, qui ont
coupé la route nationale n° 79 reliant la wilaya de Constantine à celle de Mila au niveau du carrefour de la commune et du chef-lieu
de daïra, de libérer cette voie. Dans le même temps, un autre groupe de
manifestants s'était rendu au siège de la daïra pour le fermer. Les premiers
ont exigé la révision de la liste des bénéficiaires d'un quota d'habitat rural,
laquelle, selon eux, comporte beaucoup d'indus bénéficiaires. Les seconds ont
protesté devant la daïra parce qu'ils n'ont pas trouvé leurs noms sur les
listes des bénéficiaires de logements sociaux.
«En compagnie du
chef de daïra et du responsable de la brigade de gendarmerie nationale, nous a
expliqué hier le président de l'APC de Messaoud Boudjériou, M. Boudraa, nous n'avons réussi à convaincre les
protestataires de dégager la route et lever le siège de la daïra que tard dans
la soirée». Profitant de l'opportunité, le maire a exprimé son étonnement et
son indignation devant une protestation «totalement injustifiée et
irrationnelle», a-t-il indiqué, parce qu'en matière d'habitat rural, notre
commune a bénéficié d'un nombre plus que suffisant et que, à l'heure actuelle, nous
n'arrivons pas à trouver preneur. Figurez-vous, a poursuivi M. Boudraa, que les lots d'habitat rural qui n'ont pas encore
trouvé preneurs se chiffrent à 200 ! Alors, pourquoi ces citoyens protestent-ils
?». Le maire a souhaité «recevoir toute la presse locale pour apporter, s'il en
est, toutes les preuves nécessaires et établir que ce genre de revendications
et les méthodes par lesquelles elles s'expriment commencent à revêtir un
caractère grave et sont déclenchées dans des buts inavoués, a estimé M. Boudraa en ajoutant : Nous avons recensé les instigateurs
que nous connaissons un par un, et nous avons découvert que plus d'un parmi eux
ont bénéficié à la fois d'un logement rural, d'un lot de terrain et d'un local
commercial dans le cadre du programme du président de la république. On se
demande alors qu'est-ce qu'ils revendiquent encore ? Ajoutez à cela le fait
qu'une trentaine de ces manifestants ont bénéficié de logements ruraux et
viennent tout juste de recevoir les décisions. Nous avons constaté aussi que de
nombreux autres manifestants font partie de familles connues dans la commune et
dont tous les membres, de père en fils, ont bénéficié, chacun, de tout ce
qu'ils peuvent espérer. D'autres encore ont bénéficié de logements qu'ils ont
vendus à 400 millions de centimes l'unité et viennent encore réclamer ! Ne
sachant pas vraiment ce qu'ils désirent, ces gens ont l'air d'être manipulés et
cherchent visiblement la déstabilisation de l'administration», a conclu le
maire. Au niveau de la daïra d'Ibn-Ziad, nous avons
tenté vainement hier de prendre attache avec Mme Sebaa,
chef de daïra, mais celle-ci était toute la journée occupée par la récéption et l'écoute des doléances des citoyens du fait
que la journée du mardi a été instituée comme journée de réception du public.