A Oran, notamment
dans les milieux sociaux défavorisés, le bacille de Koch fait toujours des
victimes et il est à l'origine de trois à cinq décès par an. Selon des sources
hospitalières, pas moins de 1.800 nouveaux cas de tuberculose sont enregistrés
chaque année à Oran.
Dans la capitale de l'Ouest, la tuberculose
pulmonaire (la forme la plus grave et qui peut être à l'origine du décès du malade)
est la plus dominante. L'analyse de ces chiffres indique que malgré les
différents programmes de lutte contre la tuberculose pilotés par les services
de santé, et contrairement aux autres régions du pays, la wilaya d'Oran
enregistre une augmentation dans le nombre de cas de tuberculose pulmonaire (contagieuse),
ainsi que dans sa prévalence. Cette recrudescence des nouveaux cas a finalement
poussé les spécialistes à tirer la sonnette d'alarme. C'est dans ce cadre
qu'une campagne de sensibilisation et d'information sur les méthodes de lutte
contre cette maladie sera organisée par la direction de la Santé. Cette campagne,
qui s'étalera sur toute l'année, visera en premier lieu les résidences
universitaires, les structures de santé et les établissements scolaires de la
wilaya. Ainsi, des équipes spécialisées en information, éducation et
communication dans le domaine de la tuberculose, fournissent des explications
sur les modalités et moyens de prévention contre cette maladie et l'observation
des traitements prodigués aux malades au niveau des services précités, en plus
de la sensibilisation des citoyens en dehors de ces établissements, pour
prévenir contre cette maladie. Mais il faut dire que nombreux sont les malades
qui ne suivent pas leur traitement. Une seule personne atteinte de la
tuberculose peut contaminer 15 autres personnes. Ainsi, en 2010, près de 1.800
cas ont été enregistrés et autant en 2011. En 2009, quelque 1.950 cas de
tuberculose (toutes formes confondues) ont été déclarés à Oran, dont 1.247 cas
de tuberculose pulmonaire. Au niveau de cette wilaya, l'incidence de
l'affection de cette maladie est estimée à 85 cas pour 100.000 habitants. Or, au
niveau national, 21.732 cas de tuberculose ont été déclarés dont 8.402
contagieux, soit une régression de la prévalence de 24,2 pour 100.000 habitants.
La tuberculose pulmonaire mal traitée peut se transformer en tuberculose
résistante. Selon les spécialistes, la tuberculose à bacille résistant est
l'œuvre de l'homme, elle reflète une défaillance quelque part dans la prise en
charge du malade. Un tuberculeux normal peut devenir tuberculeux résistant si
l'association des antibiotiques n'est pas prise en compte dans le traitement, et
si le traitement n'est pas pris convenablement, chose qui peut entraîner le
décès du patient. Ces tuberculeux résistants nécessitent un traitement de
troisième ligne qui dure 21 mois, coûteux (160.000 DA) et pas très efficace, tandis
qu'un traitement de tuberculose normale ne dépasse pas les 2.100 DA.