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Emploi: Louh demande à ses cadres de mieux faire

par Salah Eddine K.

M.Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, a insisté hier auprès des cadres de son secteur sur la nécessité d'être sur terrain et de communiquer périodiquement sur l'évolution du secteur de l'emploi.

Devant les directeurs de l'Ansej, Cnac, directeurs de wilaya et directeurs régionaux de l'emploi, le ministre a dressé hier le bilan de l'année écoulée et qui est, selon lui, « encourageant », vu les chiffres qui sont en nette progression comparativement à l'année 2010. Intervenant à l'ouverture d'une rencontre consacrée à l'évaluation de l'emploi, il dira que si l'année 2011 a enregistré un « résultat jamais atteint » en matière de création d'emplois et la lutte contre le chômage, il n'en demeure pas moins qu'il est possible de faire beaucoup mieux à condition que les responsables du secteur au niveau local s'impliquent plus. Les chiffres font état, par exemple, d'un nombre de 61.111 nouveaux projets financés en 2011, soit presque le double de 2010 avec 30.106 projets. Le nombre de PME-PMI créées a dépassé, selon le ministre, les prévisions fixées, avec 50.000 ayant permis la création de 570.406 postes d'emploi. Au chapitre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle, il est relevé, là aussi, que le nombre a augmenté de près de 460.000 et le bilan de cette année fait état de 273.141 bénéficiaires alors qu'en 2010, ils étaient 66.810. Les allégements et les avantages accordés par l'Etat pourvoyeur d'emplois et ceux accordés aux entreprises sont pour beaucoup dans cette progression.

Mais si la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage donnent satisfaction, Tayeb Louh a beaucoup insisté sur la formation professionnelle et l'initiative des responsables au niveau local. Le ministre a donné des orientations « fermes » aux responsables qui, selon lui, manquent d'initiative d'aller jusqu'au bout dans la promotion d'emploi. Il insistera sur le fait de ne pas cloisonner la question de la lutte contre le chômage et la promotion de l'emploi dans un comportement bureaucratique, exhortant les cadres à sortir sur le terrain. D'autant, martèle-t-il, que les textes donnent cette possibilité aux responsables locaux de prendre des initiatives, ajoutant que la tutelle les soutient et les protège, car les solutions diffèrent d'un endroit à l'autre.

Au sujet de la formation professionnelle, le ministre citera des exemples de projets qui n'ont pu aboutir (le cas de ce jeune producteur de lait qui ne pouvait écouler sa production en raison de l'inexistence de collecteur). Or, poursuit le ministre, les responsables de l'emploi pouvaient inciter d'autres porteurs de projet à s'intéresser à la collecte du moment qu'il y a production et demande sur la matière.

Selon le ministre, il n'est possible de pallier le manque de métier que par la formation professionnelle qui reste encore en deçà de la demande pour l'année 2011. En effet, ce sont seulement 1.716 jeunes entre 16 et 20 ans qui ont bénéficié d'une formation professionnelle dans le cadre de la convention liant le minisètère du Travail et de l'Emploi à celui de la Formation professionnelle. Le ministre a, par ailleurs, insisté sur la nécessité pour les pouvoirs publics d'insérer, à chaque fois que nécessaire, une clause obligeant les entrepreneurs étrangers à former des jeunes dans les différents métiers dont le besoin se fait sentir pour la réalisation de programmes nationaux et les plans de développement. Louh, qui espère que l'année 2012 sera l'année de l'insertion des demandeurs d'emploi dans le secteur industriel, relèvera que tous les départements ministériels sont concernés par la promotion de l'emploi. Le taux de chômage avancé par le ministre est de 10 % en 2010. Quant à l'année 2011, le taux n'a pas encore été rendu public par l'Office national des statistiques (ONS).