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La radio n'est
venue que tardivement à la mode numérique. Mais son entrée sur le Net a banni
les interdits. L'Internet a déverrouillé les monopoles là où ils sont toujours
en vigueur. Au-delà de l'excellente qualité du son, l'apparition de Web-radio, «privées», sur la toile offre des possibilités
énormes d'expression des compétences, permet d'accrocher de nouveaux publics et
d'attirer de nouveaux annonceurs, la mesure de l'audience d'une Web-radio étant quasi systématique. Les Web-radio
peinent pourtant à prendre leur envol en Algérie.
L'audiovisuel est toujours sous monopole de l'Etat en Algérie. En attendant que l'ouverture promise soit concrétisée, la création de radios sur Internet permet de détourner ce blocage. Même les chaînes publiques nationales et locales sont également sur Internet. Elles diffusent le même programme que sur les ondes hertziennes (simulcasting), en mode «streaming» ou en continu. La radiodiffusion n'est plus l'apanage du secteur public. L'Internet a permis l'apparition de radios «privées». La première, Radio Kalima DZ (Algérie), inspirée de son aînée Radio Kalima Tunisie, diffuse déjà depuis quelques années. Censurée par les fournisseurs publics et privés de l'Internet, l'accès à Radio Kalima DZ est quand même possible pour ceux qui savent contourner les interdits politiques en recourant aux proxy Web qui permettent de naviguer dans l'anonymat. Installée à Marseille, Radio Kalima DZ diffuse depuis janvier 2010, et dispose d'un réseau de journalistes activant en Algérie. Elle traite de sujets que les médias publics n'osent généralement pas évoquer. Ses prises de positions «franches» lui ont valu censure comme sa sœur «jumelle» en Tunisie. Hormis Radio Kalima DZ, les autres web-radios algériennes qui pullulent sur le net sont carrément sur un autre registre. Celui du divertissement et de la musique non-stop diffusée en streaming. La Web-radio en mal d'interactivité Toutes se proclament «première web-radio algérienne». Les plus connues sont DouniaFm, RadioDzair, KainaRadio, Kabyle-FM et Beur FM (pour la diaspora). Elles offrent réellement des bouquets de stations 100% musicales touchant l'ensemble des genres musicaux algériens, et parfois même des téléchargements de musiques, des interviews de chanteurs, l'actualité musicale, agenda des concerts? etc. Mais rares sont celles qui disposent d'elles mêmes du flux de diffusion. A l'exception de RadioDzair et Beur FM, elles sont toutes hébergées dans des sites de radio à l'étranger. Beur FM continue à être écoutée sur la toile par les maghrébins et la diaspora principalement. Elle propose de l'interactivité par Beur FM Live et des bouquets musicaux (Raï, Kabyle, Marocain). Tandis que RadioDzair, fondée en 2006 par Samy Slimani, un journaliste de la radio algérienne, connaît quelques déboires à cause du changement d'adresse IP. Même avec 5000 auditeurs uniques par jour en moyenne cette radio peine à trouver des annonceurs. Pourtant le passage d'un spot (de 20 secondes) n'est facturé qu'à 300 DA. Il existe aussi l'offre d'un spot au démarrage d'une émission qui est facturé à 40.000 DA par mois. Cette radio qui est parvenue à pénétrer 130 pays durant un mois, selon son fondateur, est disponible sur les principaux portails radio du monde. Son listing auprès de l'Opérateur français Orange lui a garanti une sacrée audience en France où la web-radio sur mobile est accessible. «On est le seul privé fournisseur de streaming en Algérie», nous a déclaré avec un brin de fierté Samy Slimani qui affirme chercher des sponsors pour se lancer dans des émissions interactives. Il propose carrément la cession de 50 % de RadioDzaïr pour pouvoir faire vivre sa Web-radio. Plusieurs parmi les web-radio citées ci-dessus ont édité des applications iPhone et Android pour élargir leurs audiences aux détenteurs de smartphones, en prévision surtout de la 3G qui permettra une bien meilleure bande passante pour les internautes mobiles algériens. Entre censure et musique, la Web-radio DZ ne décolle toujours pas. Encore faut-il que les Algériens aient des choses à dire aux Algériens. |
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