Un arrêt de travail d'une demi-journée a été observé, hier matin, par les
enseignants du CEM Hassiba Benbouali,
dans le quartier de Kouchet El-Djir,
après l'agression dont a été victime, avant-hier, une enseignante d'histoire et
géographie. Par cette action, les enseignants ont voulu souligner leur
mécontentement quant au climat d'insécurité dans lequel ils exercent. Il était 15h30
en cette après-midi de dimanche, selon les protestataires, lorsque
l'enseignante avait demandé à un élève de 4ème année moyenne, âgé de 17 ans, d'arrêter
de manger des bonbons en plein cours. Refusant de se soumettre à ses ordres, l'élève
s'entête, ce qui a contraint l'enseignante à lui demander d'évacuer les lieux. Selon
les enseignants, l'élève, à sa sortie, a proféré des insultes à l'encontre de
son professeur. Excédée, l'enseignante lui exige de sortir. Mais l'élève lui
lance un coup de poing en plein visage et l'enseignante s'écroule par terre. Elle
sera transférée par les pompiers au service des urgences médicales de l'hôpital
d'Oran où elle a été réanimée. Hier, les contestataires ont dénoncé cet acte, indiquant
qu'il n'était pas le premier du genre, puisque la semaine dernière, une
enseignante d'anglais a été giflée en plein cours par un élève. Une troisième
enseignante de français a été également victime d'actes similaires et l'affaire
est en justice, apprend-on. D'autre part, les enseignantes dénoncent l'absence
d'un agent de sécurité. «N'importe qui peut accéder à l'établissement, ce qui
ne garantit pas la sécurité à l'intérieur du CEM qui se trouve dans un quartier
populaire», ont indiqué les protestataires. Outre ces insuffisances, les
enseignants déplorent l'absence de surveillant général pour garantir la
discipline au sein de l'établissement. Autant de failles que les enseignants
ont tenu à dénoncer à travers cette action qui risque de se poursuivre
aujourd'hui. Les contestataires, déterminés à aller jusqu'au bout de leur
action, demandent que le directeur de l'éducation se rende sur place pour
constater de visu dans quelles conditions ils exercent et, surtout, de dégager
des solutions qui leur permettront de continuer leur travail en toute sécurité.
Pour ce qui est de l'enseignante, celle-ci a déposé, hier, une plainte auprès
des services de la 13ème sûreté urbaine pour coups et blessures volontaires.