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Démantèlement tarifaire: Nouveau round la fin du mois

par Djamel B : Synthèse.

Dans une déclaration à la presse en marge d'une séance des questions orales au Conseil de la Nation, le ministre du Commerce M. Mustapha Benbada a indiqué que le 7ème round de négociations sur la révision du calendrier du démantèlement tarifaire se tiendra probablement vers la fin du mois à Alger.

Le ministre a aussi annoncé que le 11ème round des négociations multilatérales pour l'accession de l'Algérie à l'OMC aura lieu en juin ou au plus tard en septembre prochain. A propos du démantèlement tarifaire, M. Benbada a souligné que «Nous aurions souhaité arriver à un accord avant la fin de 2011 mais il ne nous reste que des petits détails à régler et je peux vous dire que la conclusion d'un accord final ne va pas tarder à venir», ajoutant qu'un accord pourrait survenir durant le premier trimestre de l'année, «car nos divergences ont été nettement réduites», a-t-il dit. Les négociations sur le démantèlement abordent en effet «des aspects techniques qui donnent à l'Algérie la chance de réaménager les délais et les seuils (de démantèlement) et par conséquent une chance supplémentaire aux entreprises algériennes pour mieux se préparer à l'ouverture», avait déclaré en décembre dernier M. Benbada. Afin de protéger son économie, marquée par des échanges commerciaux déséquilibrés en faveur de l'UE, l'Algérie avait demandé en 2010 de reculer les dates butoir du démantèlement tarifaire progressif et final, prévues par l'accord pour 2012, 2015 et 2017 à, respectivement, pour 2015, 2017 et 2020. L'Algérie défend une liste de produits industriels qu'elle veut exclure du démantèlement tarifaire, notamment ceux de la sidérurgie, du textile, de l'électronique et des produits de l'industrie de l'automobile. Quant aux produits agricoles, les deux parties sont arrivées, lors du 5ème round tenu en juin dernier à Bruxelles, à un accord sur 36 contingents agricoles importés de l'UE et bénéficiant de franchise douanière, dont certains seront désormais supprimés et d'autres réaménagés. Certaines normes européennes imposées pour les produits agricoles algériens sont en outre inaccessibles pour les exportateurs algériens, un autre volet que l'Algérie veut renégocier à l'occasion de la révision de cet accord. La mise en œuvre de l'accord d'association Algérie-UE n'a pas réussi à booster les exportations algériennes vers le Vieux continent mais a, par contre, entraîné un creusement du déficit commercial hors hydrocarbures de l'Algérie avec l'UE, estiment des experts. Concernant le 11ème round des négociations (Algérie-OMC), le ministre du Commerce a signalé que la date approximative de ce nouveau round a été fixée en concertation avec le président du groupe de travail de l'OMC en marge de la conférence ministérielle de l'organisation tenue le 16 décembre à Genève. C'est l'ambassadeur de la Belgique à l'OMC à Genève, M.François Roux, qui a été désigné en décembre dernier comme président du groupe de travail de l'accession de l'Algérie à l'organisation, rappelle-t-on. «J'ai discuté avec le président du groupe de travail sur Algérie, nommé le 30 novembre, qui a assuré que notre pays a fourni tous les éléments nécessaires pour son dossier d'accession à l'OMC», a-t-il dit en ajoutant que le groupe a promis de distribuer le dossier (de l'Algérie) à tous ses membres. L'Algérie avait répondu en 2010 à 96 questions des membres de ce groupe de travail. Des contacts informels doivent «se tenir en mars prochain avec les membres du groupe de travail pour voir s'ils sont prêts à un round officiel au mois de juin, sinon, ça sera pour septembre», a précisé le ministre.

Interrogé pour savoir si ce round sera le dernier, il a répondu : «Je ne peux pas vous dire que ça sera le dernier, car il s'agit de négociations difficiles qui ne dépendent pas uniquement de l'Algérie». M. Benbada a affirmé que l'Algérie est déterminée à faire partie de cette organisation. Après avoir présenté sa demande d'accession en 1987, l'Algérie s'est engagée réellement dans les négociations multilatérales et bilatérales à la fin des années 1990. Depuis, elle a répondu à plus de 1.600 questions des membres de l'Organisation et participé à 10 rounds de négociations dont le dernier remonte à janvier 2008. Les points restant en suspens depuis près de quatre ans seraient liés à des divergences sur des questions sensibles comme l'alignement graduel du prix du gaz naturel sur celui appliqué sur le marché international et aux réformes en Algérie.