Le dossier Khalifa Bank, cette acadabrante affaire qui a défrayé la chronique judiciaire
dans les années 2000 et surtout révélé un scandale financier et bancaire sans pareil
en Algérie, devrait être rejugée. Les avocats de la défense, Me Bourayou Khaled et Me Miloud Brahimi
ont annoncé que le pourvoi en cassation introduit par la défense et le
ministère public dans l'affaire d'El Khalifa Bank a
été accepté jeudi par la Cour
suprême. Selon les deux avocats de Khalifa Bank, créée
par l'ex-golden boy algérien Abdelmpoumen Khalifa, actuellement
en Grande-Bretagne, l'affaire, en vertu de la décision de la Cour suprême, sera rejugée. Cités
par l'APS, les deux avocats ont précisé que le tribunal criminel près la Cour de justice de Blida n'a
pas encore fixé de date au nouveau procès. Jugée en 2007 par le tribunal de
Blida, cette affaire, qui avait tenu en haleine tous les Algériens, dont ceux
qui avaient déposé leur argent dans cette banque, a concerné 104 personnes, dont
de hauts responsables de l'époque, à l'image de l'ex-gouverneur de la Banque d'Algérie, Abdelouaheb Keramane et son frère,
alors ministre. Des peines, allant jusqu'à la perpétuité, avaient été
prononcées à l'encontre des principaux accusés, dont le responsable du groupe
Khalifa, Abdelmoumène Rafik
Khelifa, condamné par contumace. Abdelawahab
Keramane et cinq autres inculpés ont tous été
condamnés à 20 ans de prison ferme. Son frère, l'ancien ministre de l'Industrie,
Abdennour Keramane, et sa
fille Yasmine, ancienne représentante de Khalifa Airways à Milan (Italie), avaient été condamnés à 10 ans de
prison. En outre, le tribunal criminel de Blida avait également ordonné la
saisie des biens de tous ces condamnés. Des peines de 1 an à 15 ans, assorti
national lancé par l'Algérie, la justice britannique avait accepté d'extrader Abdelmoumène Rafik Khelifa et de le remettre aux autorités judiciaires
algériennes, lors de la séance tenue le 25 juin 2009 au tribunal de Westminster
à Londres. A l'issue de cette décision, le juge Timothy
Workman avait estimé que l'extradition de Khelifa «ne contrevenait pas à la Convention
internationale des droits de l'homme». Sa remise aux autorités algériennes a
fait l'objet en 2011 de recours devant la Cour suprême britannique, la plus haute
juridiction en Grande-Bretagne et ses décisions sont définitives. En 2010, l'ex-Golden
Boy avait engagé une procédure de recours auprès de la Haute-Cour,
juste après la décision du Home Office de le renvoyer en Algérie. En octobre 2011,
l'avocate de Rafik Khalifa, Anita Vasish,
a laissé entendre à la presse qu'il s'agissait seulement d'attendre la décision
finale de la Haute
cour, seule habilitée à programmer une audition.