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A peine sortie d'une longue crise politique, et plongée dans la crise
économique et financière, la
Belgique agite un autre spectre terriblement, qui l'angoisse :
l'avenir de l'Islam dans la société.
A Bruxelles, la religion islamique est désormais nettement majoritaire dans l'enseignement officiel», a annoncé le Centre de recherche et d'information sociopolitique (Crisp). L'étude affirme que 43% et 41,4% des élèves du primaire et du secondaire suivent le cours de religion musulmane, contre 23,3% et 15% pour la religion catholique qui est devancée par le cours de morale avec 27,9% et 37%. Cependant, en région flamande, la tendance est largement inversée. On y trouve 81,9% du primaire et 81,8% en secondaire qui suivent le cours de religion catholique contre respectivement, 10% et 13,1% pour le cours de morale et seulement 6% en primaire et 3,8% dans le secondaire qui assistent aux cours de religion islamique. La tendance «défavorable à l'Islam» continue en région francophone wallonne, avec 52,8% pour le catholicisme, 37,3% pour la morale et 8% pour l'Islam. Cette nette préférence pour les cours de religion islamique, dans la capitale belge, pousse les partis extrémistes à agiter régulièrement la peur de l'islamisation de la Belgique. D'autant plus que l'organisme chargé de la gestion du culte musulman, l'Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) vit des crises permanentes dues à des luttes pour son contrôle par les communautés marocaine et turque, largement majoritaires dans le pays. L'EMB n'a pas de directoire stable depuis près de 2 ans. La semaine dernière, une énième crise a mené à l'exclusion de la direction de représentants chiites après un vote d'une assemblée générale ayant réuni 13 membres sur les 45 qui la composent. Les Instances fédérales belges sont appelées régulièrement à la rescousse, en médiatrices des conflits. Et pour cause, c'est bien l'Etat belge qui finance et entretient les organismes chargés de la gestion des cultes, tous les cultes. Ainsi, l'Etat débourse 140 millions d'euros, chaque année, pour les cultes, y compris le salaire des prêtres, imams, rabbins et professeurs de morale laïque. Ceci en plus des 160 millions d'euros avancés par diverses entités régionales et locales pour l'entretien des édifices religieux (les églises sont de loin les plus concernées). La question de l'Islam dans la société «angoisse», depuis un certain temps, la Belgique qui a été le 1er pays à voter une loi contre le port du voile dans les édifices publics et contre la «burqa» en public. L'on se souvient aussi des études d'universitaires, chercheurs et autres prévisionnistes qui, depuis 2008, annonçaient que Bruxelles serait à majorité musulmane, dans les 15 à 20 ans à venir. Du «pain béni» pour les extrémistes de tous bords. La Belgique qui vit, en plus d'une crise identitaire aigüe entre Flamands et Wallons, une crise économique et sociale, risque de basculer dans la xénophobie, voire le racisme si le débat se crispe sur les questions de «Dieu». Ainsi, plus d'un siècle après la promulgation de la loi sur la laïcité (1905), la Belgique n'a pas fini le débat sur la séparation entre le religieux et l'Etat, entre le «politique et le religieux». |
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