En attendant une baisse des prix des viandes blanches et rouges, éventuellement
à partir du mois de février prochain, comme l'avait récemment prédit le premier
responsable de la SGP Proda, ces deux produits connaissent
actuellement à Oran des niveaux jamais égalés.
Hier, plusieurs bouchers du marché de M'dina Jdida ont estimé qu'avec l'offre dérisoire, cette folie des
prix était inévitable et en plus du consommateur qui ne fait que demander le
prix, le boucher voit également ses recettes diminuer et si, en période faste, la
moyenne des viandes écoulées peut atteindre jusqu'à 2 quintaux par jour, en ces
temps de disette, seuls 40
kilogrammes sont vendus. Le poulet a été cédé en gros à 310
DA au détaillant qui le tarifie à 330 DA par pièce et jusqu'à 380 en vrac. Quant
à la dinde, les abattoirs la vendent à 320 DA, alors qu'au détail, elle est
cédée à 340 DA et 600 DA pour l'escalope. En ce qui concerne les viandes rouges,
l'agneau en tout-venant a été vendu à 1.150 DA au niveau des marchés et plus de
1.200 DA au niveau des boucheries de quartiers, alors que les parties nobles
comme les côtelettes, leur prix est fixé à 1.300 DA le kilo. Enfin, pour le
veau en tout-venant, le kilogramme est cédé à 750 DA, alors que pour le
beefsteak, le prix affiché est de 1.300 DA et dans la même lignée, la viande
congelée bovine a grimpé à 600 DA contre 450 il y a quelques mois. Selon un
membre de l'association des bouchers d'Oran, ces prix ne sont pas près de
diminuer dans l'immédiat, étant donné que l'offre demeure insuffisante. Rappelons
que la dernière explication officielle sur la hausse vertigineuse des prix des
viandes a été fournie par le président du directoire de la SGP Proda
qui a expliqué cette surchauffe des prix par l'augmentation des cours mondiaux
de deux principaux intrants dans la production de l'aliment, à savoir le soja
et le maïs, qui ont atteint, depuis 2009, respectivement 72 et 52%. La seconde
raison a trait à la baisse de la demande en viande blanche après le ramadhan, ce
qui a amené beaucoup d'éleveurs à se retirer de l'activité. A une question
relative au niveau jamais égalé des prix actuels qui ont atteint 450 DA pour le
poulet de chair et entre 1.200 et 1.400 DA pour la viande ovine, le responsable
de Proda estime que la solution définitive est de
renforcer le dispositif du Sypralac permettant de
juguler les excédents en période faste et de sécuriser les producteurs.