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Les Algériens ont-ils
vraiment boudé la Tunisie
en 2011 ? Un peu, mais pas trop ! Selon les chiffres avancés par Faouzy Basly, directeur de l'ONTT à Alger, plus de 700.000 Algériens ont visité la Tunisie en l'an I de la
révolution. Ce n'est pas le million habituel, mais cela n'a rien à voir avec la
bérézina. Et c'est prometteur pour 2012 !
Les Tunisiens ont célébré le 14 janvier le premier anniversaire de leur révolution. Une année exaltante et compliquée qui a eu une forte incidence négative sur l'un des secteurs clés de l'économie : le tourisme. Le temps des comptes et des bilans est arrivé. Faouzi Basly, directeur de la représentation algérienne de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT), rencontré dans son bureau algérois, le souligne : «La révolution a eu un impact sur toute l'économie tunisienne, pas seulement sur le tourisme». Il y a eu le «climat d'insécurité» connu par la Tunisie «à un certain moment» et une situation d'instabilité qui ont poussé les «tours operators à ne pas proposer la destination Tunisie». Le rétrécissement de l'activité touristique est évalué à près de 40% sur l'ensemble de l'année 2011. A certaines périodes de l'année, le pic de 50% a même été atteint, explique le représentant du gouvernement tunisien. «Dans l'ensemble, le taux de baisse est évalué à 35%», selon les autorités tunisiennes. Le plus remarquable - et à l'encontre des idées reçues et des écrits malveillants dans certains journaux algériens ? la fréquentation de la destination Tunisie par la clientèle est restée importante même si elle a essuyé un recul. 130 000 TOURISTES ALGERIENS EN DECEMBRE ! Ainsi que l'explique Faouzi Basly, on n'a pas atteint le 1 million d'Algériens qui franchissent habituellement la frontière mais ce sont tout de même plus de 700 000 qui se sont rendus en Tunisie. Avec «un pic de 130 000 touristes rien que pour le mois de décembre et les fêtes de fin d'année», note avec satisfaction le représentant de l'ONTT. «J'ai été confiant qu'on allait atteindre ce chiffre», a-t-il encore ajouté, non sans préciser que durant le mois de Ramadhan, pas moins de 40 000 Algériens avaient franchi la frontière. Le marché maghrébin représente 40% du flux touristique vers la Tunisie, l'essentiel venant, évidemment d'Algérie et à un degré moindre de Libye. Le reste des touristes vient de l'Europe. «Nous n'allons tout de même pas tourner le dos à ce potentiel», indique encore M. Basly. Le recul de l'activité touristique en Tunisie n'a pas profité au Maroc «qui n'a pas le même produit touristique que la Tunisie». Il a profité plutôt à la Turquie. Les deux pays partagent en effet les mêmes caractéristiques : le tourisme balnéaire et sanitaire. Le Maroc, lui, propose plutôt le tourisme culturel. Selon le représentant tunisien, la grande crainte actuelle des agences de voyages en Europe est la réaction des nouvelles autorités tunisiennes, issues en majorité du parti islamiste Ennahda. «Le gouvernement a tenu un langage rassurant jusque-là. Il s'est engagé non seulement à sauvegarder la filière tourisme, mais il a affiché sa volonté de la développer davantage. Je crois que les autorités sont sincères, d'autant plus qu'elles n'ont pas d'autres choix», a encore assuré le représentant de l'Office national du tourisme tunisien. RECUPERER EN 2012 LE MILLION D'ENTREES D'ALGERIENS Pour retrouver leur attractivité, les Tunisiens doivent redoubler d'efforts pour l'année en cours. «Notre objectif est de retrouver le nombre de touristes que nous avions avant. Pour l'Algérie, nous visons à récupérer le million d'entrées que nous avions. Pour cela, nous devrons redoubler d'efforts», explique Faouzi Basly. «Je suis optimiste que la situation redeviendra comme elle était avant. Il suffit de se rappeler que durant la première guerre de Golfe, les touristes avaient fui en masse la Tunisie avant de revenir en force. C'est la nature humaine qui veut que l'homme moderne cherche toujours des lieux de détente et de villégiature». Le secteur du tourisme représente 8% du Produit intérieur brut (PIB) en Tunisie. Il emploie 400 000 personnes de manière directe et crée 1,5 million d'emplois indirects. |
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