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Mohamed Saïd, président du PLJ: Un congrès constitutif le 26 janvier

par Nadjat Dali

« Changement maintenant ». Ce slogan émane du président du Parti pour  la liberté et la justice (non agréé), M. Mohamed Saïd. Comme il l'a brandi lors de la campagne pour les présidentielles de 2009, le président du PLJ le reprend pour partir en campagne en prévision des législatives de mai prochain. Reste cependant à régler la question de l'agrément. Sa formation politique attend depuis deux ans et demi un agrément. «Nous avons été reçus la semaine dernière au ministère de l'Intérieur.             On nous a demandé un complément à insérer au dossier de demande d'agrément», indique le président du PLJ. Ce dernier se dit optimiste pour la délivrance du fameux sésame. «L'affaire est politiquement réglée», se réjouit-il. Mohamed Saïd affirme que dès la publication dans le Journal officiel de la loi relative au régime électoral et aux partis, son parti sera agréé. «Ce sera vers le mois de mars probablement», espère-t-il. En attendant, le parti est en phase de structuration. Le parti a installé des structures provisoires au niveau de 43 wilayas. «Nous aurons l'agrément après le congrès», dit le président du PLJ.

Ce dernier fait savoir que sa formation se prépare à tenir son congrès constitutif, prévu du 26 au 28 janvier prochain, à Alger. «Quelque 700 congressistes, en majorité des jeunes, dont 20 à 25 % de femmes, sont attendus pour prendre part aux travaux de ce conclave», indique l'invité de la radio. Il dit ne pas nourrir beaucoup d'ambition pour les toutes prochaines législatives de mai, vu le court temps qui reste d'ici là. «Entre mars et mai, nous n'avons que deux mois. C'est difficile de préparer les élections. On va se limiter à ne présenter des candidats que dans quelques wilayas», dit-il. Mohamed Saïd qualifie de «positives» les réformes engagées par le président Bouteflika. «Il y a une volonté des autorités d'ouvrir le champ politique», estime-t-il.

Concernant la représentativité de la femme au sein des assemblées élues, M. Mohamed Saïd dit qu'il s'oppose au système des quotas, la compétence étant le seul critère qui doit, à ses yeux, être pris en considération. «La seule solution consiste à changer les mentalités en consacrant la crédibilité au sein même des partis pour encourager la femme à investir le champ politique», estime-t-il. «Il faut offrir aux femmes une formation et un travail pour qu'elles s'engagent en  politique ou ailleurs», affirme-t-il.

Mohamed Saïd, qui se dit «fier d'appartenir à l'idéologie arabo-musulmane», défend «un islam synonyme de force de développement et de rassemblement», «un islam des lumières», dit-il. Le président du PLJ se dit également être favorable à un consensus entre les courants démocratique, nationaliste et islamiste en Algérie. A la question de savoir si son parti est prêt à accueillir les militants du FIS dissous, Mohamed Saïd répond que sa formation ouvre la porte à «tous ceux qui croient aux principes de la justice sociale, de la modernité, du développement économique et de la moralité en politique». Interrogé pour savoir si son parti est prêt à faire des alliances, le président du PLJ affirme que de telles tractations sont envisageables, notamment pour les opérations de contrôle des élections. Invité à donner son avis sur la victoire des islamistes dans certains pays arabes, Mohamed Saïd estime qu'il ne voit aucun inconvénient à cette vague islamiste si cela aboutit à apporter les solutions idoines pour les populations. «Les peuples sont souverains. Il faut respecter la démocratie et la transparence des élections», dit-il. Sur le plan économique, Mohamed Saïd défend l'idée de la nécessité de diversifier les investissements, tout en privilégiant le secteur agricole au Sud, les énergies renouvelables et la recherche scientifique.