Les habitants du petit village de Tafrent, hameau
accroché aux pentes de Djebel Ouahch, sur les
hauteurs de Constantine, sont revenus hier, à la charge pour dénoncer « la
situation déplorable de leur village en ces dures journées d'hiver ainsi que le
silence des autorités ». Alors qu'il se rendait au siège du secteur urbain de Ziadia pour « rappeler aux autorités de la commues les
promesses faites il y a plus d'un mois et demi, en l'occurrence celles de
prendre en charge le règlement de leurs problèmes d'eau et d'assainissemet, d'éclairage public et, surtout ceux de
l'école du village, M. Badis Benouadène,
président du comité de quartier de Tafrent, nous a
déclaré qu' « aucune de ces promesses n'a été tenue ». Il a ajouté qu'il vient
d'être chargé par les habitants d'une mission de dernier recours auprès du
délégué du secteur, avant que ces derniers « ne passent à une autre étape pour
faire aboutir leurs revendications ». Ils sont très en colère et à bout de
patience », a déclaré le président du comité de quartier. « Les dures
conditions de vie dans notre village, situé en haute altitude et où le froid
est intense parce que souvent couvert de neige, ont poussé les habitants à bout
», a-t-il expliqué. Et d'ajouter « dans ces conditions la route devient
impraticable isolant davantage la population. Par ailleurs, nous n'avons
pratiquement pas d'eau parce que les puits aménagés dans ce « douar », ont tous
été pollués par les fosses septiques aménagées par les riverains. Il faut dire
que Tafrent est un village isolé, oublié, qui n'a pas
de route, ni de rues et pour tout dire, nous vivons à la lisière du
développement humain ». Avec un ras-le-bol
évident, notre interlocuteur a décrit de façon particulière, la situation de la
seule école primaire de ce village de 3.000 âmes, chauffées au mazout et dont
l'approvisionnement reste toujours soumis aux aléas de la météo. « Il y a
souvent des ruptures dans l'approvisionnement de ce carburant et durant ces
journées, il est impossible de rester plus d'une heure dans des classes
frigorifiées ». A la fin de notre entretien, le président du comité de quartier
nous a confié que les habitants l'ont chargé de lancer « un dernier ultimatum
aux autorités communales, notamment à Sonelgaz et à
la commune, à propos du branchement du gaz car, a-t-il signalé, il y a un
conflit entre ces deux organismes sur cette question. Si la situation ne
s'améliore pas dans la semaine à venir, nous comptons utiliser d'autres moyens
pour faire aboutir nos revendications ». Interrogé hier, le délégué du secteur
urbain de Ziadia, M. Dridi Kamel, a rappelé « les démarches qu'il a effectuées, à
plusieurs reprises, auprès de sa tutelle, l'APC de
Constantine, à propos de la situation des habitants du village de Tafrent, demandant un programme spécial pour régler leurs
problèmes. « Pas plus tard que le 27 décembre dernier, au cours de la dernière
session de l'APC, a assuré M. Dridi,
j'ai fait un rapport complet de la situation devant les élus et les
responsables des directions techniques, insistant sur la prise en charge des
besoins des habitants de cette localité. J'ai fait tout ce qui est en mon
pouvoir et la balle est désormais dans le camp de la tutelle », a-t-il conclu
non sans regrets. En ce qui concerne Sonelgaz, nous
n'avons pu entrer en contact avec la responsable de la cellule de communication
du fait que celle-ci était en congé de maladie.