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Lutte et prévention contre le sida: L'expérience algérienne récompensée à Riyadh et Addis-Abeba

par Salah C.

L'expérience algérienne en matière de lutte et de prévention contre le sida a été récompensée lors de la tenue de deux forums internationaux qui se sont déroulés respectivement à Ryadh, en Arabie Saoudite, et à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.

Le parcours national dans ce domaine a été présenté par l'Association de prévention contre le sida (APCS), basée à Oran, dont le président, le professeur Tadjeddine, a animé plusieurs conférences. A Riyadh, sous l'initiative du ministère saoudien de la Santé et en collaboration avec l'ONUSida, sous le parrainage de la Ligue arabe, la rencontre, organisée du 28 novembre au 1er décembre et destinée à la région MENA, a regroupé 22 pays. Selon le professeur Tadjeddine, la situation dans le monde arabe est en voie d'être prise sérieusement en charge, et ce à la lumière des changements introduits par le printemps arabe avec la mise en place de programmes et de projets bien déterminés et spécifiques dans la lutte contre le sida. Selon lui, les débats ont porté sur les populations vulnérables, les personnes exposées, les travailleurs du sexe, des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes, de migrants, de prisonniers, de réfugiés, d'utilisateurs de drogue par voie intraveineuse, entre autres. Le fait de briser ces tabous constitue une amorce sérieuse dans le but des respects des droits fondamentaux, comme celui du droit à la santé, du droit au respect et à la dignité ainsi que des droits des femmes.

Chez les Saoudiens, une meilleure prise de conscience est apparue aussi bien chez les officiels que chez les hommes du culte, qui ont affiché une meilleure acceptabilité de la problématique et une vision plus pragmatique et plus réaliste des stratégies possibles de lutte contre l'épidémie du VIH sida, sachant que la région MENA est connue pour être celle où l'épidémie continue à progresser, comme le montre le rapport UNAIDS 2011. Même s'il est reconnu que l'islam constitue un facteur protecteur contre ces maladies, il n'en demeure pas moins que les mutations profondes de nos sociétés exigent des décideurs une implication et une participation plus active impliquant aussi bien les décideurs que les acteurs de la société civile. A Addis-Abeba, s'est tenue la 16e conférence sur le sida du 4 au 8 décembre 2011 sous le thème « Appropriation, renforcement et pérennisation». La tenue de cette importante rencontre vient à l'heure où le continent africain a enregistré, durant l'année écoulée, une stabilisation, voire une baisse de l'épidémie. Désormais, l'Afrique n'est plus un mouroir, comme le prétendent certains hauts responsables, étant donné que tous les efforts consentis en matière de prévention, de traitement, de lutte contre la stigmatisation et la discrimination, ainsi que de la défense des droits de l'homme ont été les leviers de cette réussite.

Lors des débats, il a été notamment question des moyens à mettre en œuvre afin de maintenir les financements pour la lutte contre le sida. Un appel a été lancé en direction des pays riches pour continuer leurs efforts de financement pouvant offrir des traitements aux sujets affectés et donc une meilleure maîtrise de l'épidémie. De par la qualité de sa contribution, le président de l'APCS a reçu la distinction «African Community Award 2011».