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Grèves de l'éducation: Les corps communs divisés

par Sofiane M.

Le syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l'éducation nationale (SNCCOPE), fortement représenté dans les écoles, a décidé, à l'issue d'une assemblée générale ordinaire tenue les 30 et 31 décembre 2011 à Annaba, de rejeter l'appel à la grève pour les journées des 3, 4 et 9 janvier en cours, lancé par le conseil national de l'Union nationale des travailleurs des corps communs de l'éducation nationale, affilié à l'UNPEF, et la coordination nationale des corps communs et des travailleurs professionnels de l'éducation, affiliée au syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE). Le SNCCOPE a estimé, dans un communiqué rendu public, que ces deux grèves sont «fabriquées» pour servir les intérêts étroits et les agendas d'autres organisations syndicales du secteur de l'éducation nationale. Le syndicat a ainsi appelé les corps communs et les ouvriers professionnels à boycotter les deux mouvements de contestation qui ne servent, ni de près ni de loin, le «légitime combat des corps communs». Le SNCCOPE a également annoncé une grève nationale de cinq jours dans les établissements scolaires. La date de ce mouvement de contestation sera décidée dans les prochaines semaines par le conseil national de cette organisation syndicale. Le SNCCOPE a aussi réitéré les revendications socioprofessionnelles des corps communs qui tournent autour de l'obtention du titre de «travailleurs de l'éducation» conformément au décret exécutif 315/08, la révision de la classification des corps communs et de leurs salaires, l'augmentation de la prime de rendement à 40%, le droit à la formation continue, la révision des horaires, le droit à la retraite après 25 ans de service et une stricte délimitation des missions des ouvriers professionnels. Les corps communs veulent aussi la libération de la nouvelle grille des salaires, le versement par les œuvres sociales d'un mois de salaire de réserve, l'organisation d'un mouvement de personnel entre les établissements scolaires, l'indemnisation des travailleurs réquisitionnés durant les examens, l'application de la note de titularisation, et l'ouverture de nouveaux postes budgétaires. Ils demandent également la révision à la hausse des primes dites essentielles : la prime de danger, nécessaire aux laborantins qui manipulent des produits chimiques, la prime de transport, la prime de rendement ainsi que la prime de service permanent. La plateforme de revendications inclut également «le relèvement du point indiciaire à 100 dinars, l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11, et la titularisation des contractuels, des ouvriers professionnels et des agents de sécurité». Il est à rappeler que le conseil national de l'Union nationale des travailleurs des corps communs de l'éducation nationale, à savoir les techniciens et les agents de sécurité et de protection, affiliée à l'UNPEF, a décidé une grève nationale les 3 et 4 janvier en cours. Le deuxième jour du boycott sera ponctué de sit-in devant les directions de l'Education des wilayas. Ce mouvement est justifié par le non-respect des engagements de la tutelle.

La coordination nationale des corps communs et des travailleurs professionnels de l'éducation, affiliée au syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), avait également annoncé une grève nationale d'une semaine, à partir du 9 janvier en cours, pour appuyer les revendications de cette frange oubliée par les dernières hausses des salaires.

La CNCOTPE avait regretté l'exclusion des corps communs par le ministère de tutelle tout en estimant que la grève est devenue l'ultime recours pour cette frange après la fermeture de toutes les portes de dialogue.