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L'année 2012
s'annonce difficile pour les consommateurs, particulièrement pour les smicards
et les petites bourses. Ainsi, à la veille de la célébration des fêtes du
Nouvel An, les marchands de fruits et légumes ont spontanément et subitement
augmenté les prix de leurs produits, donnant ainsi le tournis aux ménagères. Les
petites bourses, notamment, ont été prises au dépourvu par cette subite et
considérable hausse de la mercuriale. Proposée à la vente entre 90 et 100 DA le
kilo, la tomate a pris son envol pour atterrir sur les marchés à 150 DA !. «La saignée ne semble plus avoir de limites» s'est
insurgé un père de famille avant de renchérir «le pire c'est que les
spéculateurs n'hésitent pas à nous donner le coup de grâce pour clôturer
l'année». En dépit de ce malheureux état de fait à répétition, la valse des
prix pratiqués dans les marchés de la ville ne semble plus surprendre personne.
«Personnellement, si je constate un jour une certaine régulation dans le marché,
il est sûr que cela va m'étonner», a ironisé un habitué de la rue des Aurès (ex-la
Bastille)». Les marchands des fruits et légumes invoquent une multitude de
raisons sans jamais convaincre. Leurs arguments sont en général rejetés par la
grande majorité des consommateurs, qui pointent le doigt la spéculation. Le
piment vert n'est plus à la portée des petites bourses avec ses prix, qui
oscillent entre 220 et 240 DA le kilo. Les courgettes se sont retrouvées à 150
DA le kilo, alors que la carotte est cédée entre 70 et 100 DA. La pomme de
terre demeure le seul produit stable ces derniers jours avec 50 DA pour le même
poids.
Pour tenter de gérer leurs petits budgets, en évitant des dépenses hors de leur portée, les ménagères se rabattent sur les marchands ambulants qui sillonnent les rues des quartiers et des cités périphériques, en proposant à la criée leurs produits. Des différences de prix variant entre 10 et 15 DA, par rapport aux marchés essaimés à travers la ville, sont relevées chez ces commerçants. La grande majorité des légumes secs, à l'exemple des lentilles et des haricots secs, proposés à 130 DA le kilo ainsi que les pois chiche à 140 DA, qui constituaient l'essentiel du plat du pauvre, quelque temps auparavant, ne font plus partie des recettes de la cuisine habituelle des familles du smicard. «Dans le temps c'était les lentilles et les haricots secs qui constituaient notre plat en hiver. Avec la hausse des prix, il faut faire des calculs pour s'engager dans un sacrifice», a évoqué un père de famille, salarié dans une société. Dans ce registre, il y a lieu de signaler également que le prix au kilo du poulet est proposé entre 380 et 450 DA pour le détail et le kilo à l'unité. Le fait le plus marquant a été relevé à travers une augmentation, sans précédent, du poulet rôti. En effet, son prix a dépassé tout entendement après avoir atteint les 800 DA l'unité dans les rôtisseries. Des revendeurs de viande de volaille provenant de l'abattage clandestin proposaient le poulet à partir de 380 DA le kilo. En dépit des risques sur la santé, les petites bourses préfèrent effectuer leurs achats auprès de ces revendeurs. Cet état de fait suscite la désapprobation des gérants de boucheries qui dénoncent ce qu'ils qualifient de «concurrence déloyale» imposée par les revendeurs des viandes blanches et rouges provenant de l'abattage clandestin. Quant à la viande ovine, elle a atteint, le 31 décembre, les 1.100 DA le kilo! |
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