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La valse des prix, relevée en cette fin d'année, dans les différents
marchés essaimés dans la wilaya d'Oran, donne le tournis à la ménagère, qui ne
sait plus à quel saint se vouer. La subite hausse des prix s'est manifestée en
premier dans la viande de volaille, puis ovine et bovine.
C'est ainsi que la viande de volaille est proposée entre 370 et 380 DA vendue au kilo et 330 DA le kilo vendue à l'unité. Les prix étaient, quelques jours auparavant, respectivement de 310 et 270 DA, passant ensuite à 320 et 360 DA le kilo. La viande de dinde, proposée auparavant entre 420 et 450 DA le kilo, dépasse désormais les 500 DA. De 950 DA le kilo, le prix de la viande ovine a atteint les 1.200, voire plus, dans certains marchés de la ville d'Oran. Des revendeurs de viande de volaille provenant de l'abattage clandestin proposent généralement le poulet à partir de 260 DA le kilo. En dépit des risques sur la santé, les petites bourses préfèrent effectuer leurs achats auprès de ces revendeurs. «Je n'ignore pas que c'est de la viande provenant de l'abattage clandestin, mais j'en achète régulièrement parce que ce n'est pas cher et ces revendeurs accordent même souvent des rabais à leurs clients», a expliqué un père de famille. Cet état de fait suscite la désapprobation des gérants de boucheries, qui dénoncent ce qu'ils qualifient de «concurrence déloyale» imposée par les revendeurs des viandes blanches et rouges provenant de l'abattage clandestin. A la veille du Nouvel An, les marchands de fruits et légumes ont, également et spontanément, augmenté les prix de leurs produits. Les petites bourses notamment, ont été prises au dépourvu par cette subite et considérable hausse de la mercuriale. Proposée à la vente entre 90 et 100 DA le kilo, la tomate a pris son envol pour atterrir sur les marchés entre 130 et 140 DA. «La saignée ne semble plus avoir de limite et la spéculation semble avoir de beaux jours devant elle», s'est insurgé un père de famille, avant de renchérir : «le pire, c'est que les spéculateurs n'hésitent pas à nous donner le coup de grâce pour cette année». En dépit de ce malheureux état de fait à répétition, la valse des prix pratiqués dans les marchés de la ville ne semble plus surprendre personne. «Personnellement, si je constate un jour une quelconque régulation dans le marché, c'est sûr que cela m'étonnerait», a ironisé un habitué de la rue des Aurès (ex-la Bastille)». Les marchands des fruits et légumes invoquent une multitude de raisons, sans jamais convaincre. Leurs arguments sont en général rejetés par la grande majorité des consommateurs, qui pointent le doigt sur la spéculation notamment. Le piment vert n'est plus à la portée des petites bourses avec ses prix, qui oscillent entre 220 et 240 DA, le kilo. «Cela fait bien longtemps qu'il ne figure pas dans le menu de ma cuisine. A ce prix là je préfère acheter de la viande hachée surgelée», a fait remarquer une ménagère. La pomme de terre demeure le seul produit stable, ces derniers jours avec 50 DA, le kilo. Pour tenter de gérer leurs petits budgets en évitant des dépenses hors de leur portée, les ménagères se rabattent sur les marchands ambulants, qui sillonnent les rues des quartiers et des cités périphériques, en proposant à la criée leurs produits. Des différences de prix variant entre 10 et 15 DA, par rapport aux marchés de la ville, sont relevées chez ces commerçants, ce qui arrange un peu les petites bourses. La grande majorité des légumes secs, à l'exemple des lentilles et des haricots secs, proposés à 130 DA le kilo ainsi que les pois chiche à 190 DA, qui constituaient l'essentiel du plat du pauvre, quelque temps auparavant, ne font plus partie des recettes de la cuisine habituelle des familles de smicard. «Dans le temps c'était les lentilles et les haricots secs qui constituaient notre plat en hiver. Avec la hausse des prix, il faut faire des calculs pour s'engager dans un sacrifice», a évoqué un père de famille salarié d'une société. |
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