La lagune de la localité de «Stidia», située à proximité de l'agglomération, n'a pas cessé de prendre de l'ampleur et aussi de volume d'année en année. S'étendant sur seulement 1.000 m² dans les années 70, elle a atteint quelque 4 hectares et des profondeurs dépassant 1,50m par endroits. Cet unique chemin naturel des eaux usées, défigurant et agressant le cadre écologique de la localité, a provoqué aussi des répercussions néfastes sur la santé de la population : prolifération des insectes et autres animaux nuisibles, principalement durant la saison estivale, des odeurs nauséabondes rendant l'atmosphère irrespirable. Plus grave encore, les infiltrations des eaux usées ont contaminé des dizaines de puits conçus pour l'irrigation de la culture maraîchère, mitoyens avec la lagune en question située dans une zone agricole. Devant cette situation inquiétante, la direction de l'hydraulique de la wilaya s'est engagée, en collaboration avec l'APC, à entamer des travaux de remblaiement de 32 puits suspects, utilisés pour l'irrigation. En parallèle, une opération d'assèchement de la lagune ainsi que la mise en place d'une station de relevage avaient été décidées par les plus hautes autorités de la wilaya. Cette démarche sera scindée en deux étapes : premièrement, pompage de la lagune vers la mer sur trois mois environ jusqu'à son assèchement. La deuxième étape, selon le directeur de l'hydraulique, M. Aït Mansour, verra la réalisation d'un poste de relevage avec une grande opération de plantation de roseaux à la place de la lagune asséchée, et les autorisations pour le fonçage des puits seront à nouveau délivrées aux agriculteurs. Sitôt l'opération lancée la semaine dernière, l'émissaire des eaux usées reliant la lagune jusqu'à atteindre les 450 m dans le large a été orienté vers la petite plage de Stidia, ce qui a provoqué le mécontentement des habitants et aussi les centaines de pêcheurs activant au niveau du site d'échouage de la plage en question. «Nous ne voulons pas que l'émissaire passe par notre plage, ils sont en train de détériorer notre site, nous ne pouvons même pas pêcher et subvenir aux besoins de nos familles, d'autant plus que cette plage est notre seule ressource. Que font ces engins dans notre plage ?», dénoncent les pêcheurs rencontrés sur les lieux. «Pourquoi veulent-ils déverser les eaux usées sans traitement à la mer ? Ça va entraîner une pollution sur l'environnement marin», soulignent d'autres habitants.

Interpellé, le DHW, arrivé avec son staff sur les lieux, a rassuré les habitants que l'itinéraire de l'émissaire des eaux usées sera chargé. Il a été décidé d'un passage à 500 m à l'ouest de la plage. Toutefois, pour accéder au lieu choisi pour le passage de l'émissaire, un accès au niveau même de la plage a été provisoirement conçu pour le passage des engins et aussi des blocs de bétons, ce que les pêcheurs ont contesté de nouveau. «Le tuf utilisé pour la mise en place de l'accès sera déversé au niveau de la plage. On ne pourra même pas se baigner pendant la saison estivale», expliquent les contestataires conviés à une réunion, jeudi dernier, au niveau de la direction de l'hydraulique. Les représentants des pêcheurs et des associations et les élus ont, une nouvelle fois, soulevé leurs inquiétudes sur les répercussions que pourrait engendrer ce projet. Le DHW, en présence du P/APC de Stidia, du directeur de l'environnement et du tourisme, s'est voulu rassurant. «L'entreposage de l'émissaire en mer ne pose aucun problème».

Mustapha Bouziani, expert en santé environnementale contacté depuis la salle de réunion, a confirmé qu'en l'absence de substance toxique ou de déchets d'hydrocarbure, cette opération ne représente aucun risque ni écologique ni sanitaire sous réserve de les jeter au-delà de 100 m du rivage. Au cours de cette rencontre, les représentants de la localité de Stidia n'ont cessé d'insister auprès du maître de l'ouvrage sur la remise en l'état de la plage «agressée», selon eux. Le DHW a rassuré que dès que l'entreprise sous-traitante aura acheminé tout le matériel vers le site choisi pour le passage de l'émissaire, des travaux de remise en l'état de la plage seront aussitôt entamés. «C'est un engagement que je prends devant vous», terminera-t-il.