L'année 2011 a
enregistré une forte recrudesence de la violence, sous
toutes ses formes, à Oran. Les affaires de criminalité caracolent en tête du
tableau récapitulant l'activité judiciaire locale. Les actes qu'on peut classer
sous la rubrique de « violence physique » (homicides, coups et blessures
volontaires, vols par agression, etc.) vont crescendo dans cette ville qui
détient la (triste) palme en matière de criminalité. Ce n'est pas là un constat
approximatif, encore moins une vue de l'esprit, mais un fait avéré que
traduisent les chiffres de la cour d'Oran, au titre de l'activité pénale. Et
les deux premiers responsables de cette juridiction ne pouvaient passer en
revue le bilan 2010-2011, sans s'y arrêter. Sachant que ce fléau - car c'en est
vraiment un - se taille la part du lion des affaires pénales, traitées par les
tribunaux, sous la coupe de la cour d'Oran, la (forte) tendance haussière de
l'activité pénale renseigne, à elle seule, sur la recrudescence des atteintes
aux personnes (physiques en premier lieu). «Le nombre des affaires pénales
enregistrées par les six tribunaux de la cour d'Oran a atteint, cette année, 63.000.
L'année écoulée 2010-2011, on en a recensé 60.000 (soit + 9% presque) », a fait
savoir le président de la cour d'Oran, Medjati Ahmed,
lors d'un point de presse, animé conjointement avec le procureur général de
cette juridiction, Sâadallah Bahri,
en marge de la cérémonie d'ouverture de l'année judiciaire 2011-2012, organisée
hier dans le Palais de justice, en présence des autorités locales, à leur tête
le wali d'Oran, Boudiaf Abdelmalek. Le taux
d'exécution en matière civile, réalisé au cours de l'exercice 2010-2011, (96,84% ), l'un des meilleurs pourcentages - sinon le premier - au
niveau national, peut être considéré légitimement comme un élément de fierté
pour cette institution judiciaire. Une part du mérite revient aux huissiers, puisque
c'est à ces auxiliaires de justice qu'appartient la mission de concrétiser les
décisions civiles qui ont force exécutoire. Quelques chiffres-clés pour
récapituler l'activité judiciaire 2010-2011 : en civil, 5.409 affaires
enregistrées par la cour, dont 4.478 jugées (82,97%). En pénal, la même cour a
enregistré 14.244, dont elle a traité 13.706 (96,11%). Pour les tribunaux, 29.000
dossiers ont été enregistrés, dont 24.000 déjà examinés (82%). En matière
pénale, ces chiffres sont respectivement de 62.000 et 55.000 soit un taux de
traitement de 87%.
Pour sa part, le PG d'Oran a donné un aperçu sommaire sur l'avancement
des différents projets d'infrastructures du secteur local de la Justice, à savoir le
nouveau siège de la cour à l'USTO, les tribunaux d'Es
Sénia et de Bir El-Djir, les établissements pénitentiaires de Bir El-Djir et d'El-Kerma, le Centre régional des archives judiciaires à l'USTO. Cette dernière structure reste la plus avancée, avec
la partie «gros œuvre» achevée à 100%, le lot «œuvres secondaires» à 88% et les
VRD à 70%. Sauf imprévu majeur, tout laisse à croire donc que ce centre sera
livré en février prochain, comme s'en est engagé le chef de l'Exécutif de
wilaya, lors de la dernière visite sur site du ministre de la Justice, garde des Sceaux,
Tayeb Belaïz, le 2 octobre
dernier.