Dans le cadre du programme scientifique annuel tracé par la direction de l'établissement
public hospitalier de Maghnia et lequel compte diverses manifestations
médicales visant la
formation continue du personnel médical et paramédical, une
rencontre a regroupé jeudi à l'EPH les spécialistes du domaine de la gynécologie et
obstétrique. Celle-ci, qui a été marquée par la présence du professeur
Belkacem Chafi, chef du service gynécologie de l'EHU d'Oran, a permis aux
spécialistes l'échange d'expériences et la diffusion des
nouveautés du domaine. L'assistance, nombreuse parmi les praticiens et personnel
médical de l'établissement, a suivi avec beaucoup d'intérêt les différentes
communications présentées par les spécialistes et qui avaient trait principalement
aux pathologies des cancers du col de l'utérus et du sein (Pr Chafi), l'hémorragie
de la délivrance
(Dr Bereksi Reguig), le nouveau-né HIV positif (Dr Fentrousi) ainsi que le rôle
du médecin et de la
sage-femme devant ces diverses situations. Le Pr Chafi a
sensibilisé les médecins et sages-femmes quant à l'importance du dépistage
précoce des cancers du col et celui du sein. Des données récentes, des
statistiques et des résultats de recherches relatives à
ces dernières pathologies ont permis d'illustrer les deux communications du
professeur. Ainsi l'on apprend qu'en 2006, le cancer du col occupe en Algérie, le
2e rang après celui du sein et que celui-ci est à
l'origine de 300.000 décès par an dans le monde. A titre comparatif, en France
cette pathologie était au 5e rang après celle du sein, colon, estomac et
poumons et qu'elle a actuellement reculé à la 10e position grâce au dépistage
précoce. Le professeur a, durant toute la présentation, insisté
sur l'importance du dépistage. Aussi, s'il se félicite du programme national de
dépistage du cancer du col de l'utérus (inexistant en France), il reproche au
médicaux de ne pas trop y adhérer: «Pour un dépistage précoce et donc une guérison
à 100%, vous devriez sensibiliser et systématiser le frottis», dira-t-il à
l'intention des médicaux avant de leur lancer «dans un établissement comme celui-ci,
une vingtaine de frottis par jour est un minimum pour contribuer à faire chuter
l'incidence de ce cancer qui est de 9/100.000 en Algérie». Le professeur a, par
ailleurs, étonné l'assistance en affirmant que le cancer du col découle
d'infection sexuellement transmissible et que les facteurs de risque sont les rapports
sexuels avant 17 ans, mariage avant 20 ans, partenaires sexuels multiples et
également le tabagisme aussi bien actif que passif. En plus du dépistage et de la prévention, le
professeur a en outre tracé l'historique de cette pathologie et a éclairé les spécialistes sur la prise en charge thérapeutique
et la surveillance. A
travers la consistance
des différentes communications présentées et le débat passionnant
qui en a suivi, l'on affirme que l'objectif visé par la direction de l'établissement,
à savoir la
formation continue et le perfectionnement de son personnel
médical, a été très positivement atteint.