Ce qui n'était qu'une menace vient de se concrétiser. Ainsi donc, le
président de l'ASO, Adebelkrim Medouar,
a décidé de se retirer du Conseil d'administration de la Ligue de football
professionnel. Il claque la porte, accusant le président de cette instance de
prendre des décisions en solo. Medouar a démissionné
après avoir consulté ses pairs, ceux qui l'ont élu, en l'occurrence les
présidents et dirigeants des 32 clubs du championnat de football professionnel.
La démission de Medouar est perçue tel un séisme à la LFP dans la mesure où ce
retrait s'apparente à un retrait de confiance au président de la Ligue, Mahfoud
Kerbadj. Medouar n'a pas
été tendre avec le président de la
LFP à qui il reproche de gérer la Ligue sans consulter les
autres membres. Le président de l'ASO affirme qu'il «refuse de cautionner cette
gestion». Sa présence au sein du Conseil d'administration n'est pas utile, selon
ses propos puisqu'il n'est pas associé, en tant que représentant des clubs, au
processus de mise en œuvre du processus du football professionnel en Algérie. Autrement
dit, c'est un front qui est ouvert par les présidents de clubs contre la LFP. Et dire, qu'il y a une
année, ce même président de la LFP
était à la tête d'une association de clubs professionnels. Il avait alors
dénoncé les lenteurs enregistrées dans le lancement effectif du football
professionnel. Cette association l'avait propulsé à la tête de la LFP, avant que le représentant
des présidents de clubs ne se retire pour dénoncer celui qui les représentait
auprès de la FAF
et des instances du sport en Algérie. Les présidents de clubs ont encouragé Medouar à se retirer en raison de la non-implication
des clubs dans les négociations avec l'ENTV
concernant les droits de retransmission. Les clubs auraient souhaité que la LFP les associe à ces
négociations ou, au pire des cas, les consulter avant d'entamer les
négociations. Ils reprochent aussi à la
LFP d'être moins active en ce qui concerne les revendications
des clubs dans le cadre des aides accordées par l'Etat pour la mise en œuvre du
professionnalisme. Du côté de la
LFP, on s'est contenté de «prendre acte» de cette démission
sans apporter d'autres commentaires, tout en souhaitant que Medouar
«revienne à de meilleurs sentiments». En attendant, le retrait de Medouar porte un coup dur à l'instance que préside Kerbadj, lequel ne semble pas avoir les coudées franches
dans la gestion de la Ligue,
commente-t-on à la Ligue.