Dans les sports de combat, qui ne connaît pas Rédha
Benkaddour qui détient l'un des meilleurs palmarès en
karaté en tant qu'athlète, où il a marqué de son empreinte son passage en
équipe nationale avec à la clé bon nombre de titres ? Ce conseiller en sport 5ème
dan dans la discipline, natif de Sidi Bel-Abbès, est
passé de l'autre côté de la barrière en prenant les destinées de l'équipe
nationale messieurs avec, comme objectif, de passer le témoin à ses poulains et,
pourquoi pas, voir un jour l'un d'eux égaler ses performances, voire le
dépasser. Vice-champion du monde à l'âge de 19 ans et
vainqueur de la Coupe
du monde en 1993, médaille de bronze en 1997 aux Philippines et deux fois vice-champion du monde au Japon, Rédha
Benkaddour a collectionné les titres lors de
plusieurs éditions des Jeux africains et arabes. Pour viser haut, les moyens
tant financiers qu'infrastructurels doivent suivre, ce qui n'est pas le cas
aujourd'hui. « Contrairement au football où les joueurs n'ont pas à se plaindre
en touchant des sommes faramineuses pour des résultats loin des espérances, les
athlètes des autres disciplines, dont le karaté, ne touchent que des miettes. Outre
cette absence de motivation qui peut se répercuter sur le moral de l'athlète, le
manque d'infrastructures se fait cruellement sentir même dans les autres
disciplines. Imaginez une ville comme Sidi Bel-Abbès
qui ne dispose pas de piscine », souligna-t-il. Notre interlocuteur estime que
le renouveau de notre sport en général et de cette discipline en particulier
passe inéluctablement par un changement de politique. « Il faudra donner plus
de moyens aux clubs, prendre soin des entraîneurs et des athlètes pour pouvoir
travailler dans la sérénité la plus totale. Ce qui pourrait, à coup sûr, déboucher
sur une bonne représentativité de nos différentes équipes nationales dans les
manifestations internationales », affirmera-t-il. Connu pour son tempérament de
gagneur qui le caractérisait sur les tatamis, Rédha Benkaddour, qui rend hommage à son défunt père qui l'a
lancé dans le bain de cette discipline à l'âge de cinq ans, pense sincèrement
que la pâte existe et qu'il faut seulement mettre le paquet et miser sur ces
jeunes qui peuvent nous valoir beaucoup de satisfactions à l'avenir pour peu
qu'ils bénéficient d'une bonne prise en charge. « Avant de parler technique, j'essaie
avant tout de former l'homme et lui inculquer cette culture de la gagne afin
qu'il se surpasse sur le tatami », ajoutera-t-il. A propos du bilan de la
participation algérienne en karaté lors de cette édition des Jeux arabes, notre
interlocuteur estime qu'elle est honorable, tout en mettant l'accent sur
l'arbitrage qui n'a pas fait l'unanimité. « Je suis à la tête de cette équipe
depuis une année et demie. C'est une composante à majorité d'espoirs promus en
senior.
En somme, c'est une équipe rajeunie qui s'est déplacée à Doha qui nous a
valu des satisfactions, même si on pouvait prétendre à mieux n'était-ce la
partialité de l'arbitrage dans certaines rencontres qui nous a privés de deux
médailles d'or. Pour l'avenir, je demeure optimiste avec l'aide du ministre et
du président de la fédération que je remercie au passage pour leur aide», conclura-t-il.