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GUELMA: Un 11 décembre 1960?

par Menani Mohamed

C'est la commune d'Aïn Larbi distante de 30 km du chef-lieu de wilaya qui abrite cette année, les festivités marquant la commémoration du 51 anniversaire des manifestations populaires du 11 décembre 1960. son territoire est niché sur les prolongements des contreforts du mont de la Mahouna, le point le plus culminant de la wilaya qui a été le théâtre de plusieurs faits d'armes, durant la lutte de Libération nationale.

En ce matin frais du 11 décembre 1960, les membres des unités combattantes de l'ALN qui essaimaient les maquis et les denses forêts de ces djebels, entendirent un souffle particulier, la voix d'un peuple, remonter de la ville qui scandait à l'unisson son vouloir d'accéder à l'indépendance. Cette voix avait réussi à briser les murs du silence, traverser monts et vallées et même les océans pour porter, haut et fort, à la face du monde, sa détermination et sa résolution d'en finir avec le colonialisme asservissant et déshumanisant.

Comme toujours, ces manifestations ont été réprimées dans le sang par la soldatesque coloniale qui ne connaît d'autres moyens réactifs que de retourner ses canons contre les civils, femmes et enfants, «armés» seulement d'un drapeau vert et blanc étoilé.

L'histoire retiendra plusieurs fables sur le front éhonté de ce bourreau couard armé jusqu'aux dents et sa victime qui brave la mort en résistant avec la loi et les mains nues.

A Aïn Larbi en 2011, c'est une halte pour se remémorer une journée qui avait sonné le glas de l'oppresseur et les forces du mal, de l'injustice et de la misère. Ce rendez-vous de ressourcement par devoir de mémoire reste très significatif dans la lecture de l'une des pages les plus glorieuses et épiques, écrites de sang et de sueur, dans l'immense mouvement de tout un peuple, pour la reconquête de son indépendance.

Ce torrent populaire du 11 décembre 1960 s'était transformé en énergie créatrice pour répondre, dans sa spontanéité, aux exactions meurtrières et à la répression aveugle de l'ordre colonial et dès lors, la voie de la libération fut toute tracée, imposant l'issue inéluctable à travers des négociations sur la base de l'Indépendance de l'Algérie, une et indivisible. C'était la volonté de tout un peuple exprimée dans sa discipline révolutionnaire.

Aujourd'hui, le héros collectif demeure toujours debout, jaloux de sa souveraineté, mobilisant toute sa composante humaine contre toutes veilleités néocoloniales, loin des combats d'arrière-garde et des tentations annihilantes du millénarisme ambiant et du mimétisme. N'en déplaise à ses détracteurs qui parient sur les vissicitudes de l'amnésie ou le toc, car les peuples ont toujours cette volonté d'avancer vers l'avenir et la mémoire demeure immortelle.