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La sécurité au Sahel où foisonnent nombre de bandes armées, des Touaregs
anciennement alliés au régime déchu de Tripoli et les terroristes d'Aqmi, inquiète de plus en plus. Les enlèvements de
touristes dans la région, la prolifération des armes de guerre et l'instabilité
dans la région sont en fait au-devant de l'actualité politique et sécuritaire
de nombre de pays.
Il y a d'abord les pays riverains de cette zone, l'Algérie et la Mauritanie notamment, qui travaillent sur une coopération bilatérale en matière de défense, plus renforcée et centrée sur la lutte antiterroriste. C'est en fait un des sujets de discussions mis sur la table des entretiens à Alger du président mauritanien, M. Mohamed Ould Abdelaziz, avec le chef de l'Etat, M. Bouteflika. Il n'est un secret pour personne qu'Alger travaille depuis quelque temps à mieux sécuriser ses frontières avec Nouakchott, par où transitent des bandes armées et des trafiquants. Il y a également entre les deux pays des accords en matière de défense, qu'il s'agit de concrétiser, particulièrement dans le cadre du groupe du Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc), basé à Tamanrasset, qui a un centre de renseignement à Alger. Le Cemoc comprend également le Niger et le Mali. La lutte antiterroriste et contre les bandes armées qui empruntent le long couloir des frontières entre l'Algérie et la Mauritanie est également au menu de ces discussions. Et, comme la Mauritanie est devenue un élément majeur dans la géopolitique actuelle dans la région sahélo-sahélienne, les ministres de la Défense des ''5+5'' vont se rencontrer aujourd'hui, à Nouakchott, dans le cadre d'une réunion centrée sur la lutte antiterroriste. Les ministres de la Défense des pays de la rive nord de la Méditerranée (France, Espagne, Italie, Malte et Portugal) vont rencontrer leurs homologues de la rive sud (Algérie, Libye, Tunisie, Maroc et Mauritanie) dans ce qui s'apparente à une grande démonstration de force face aux actions, de plus en plus inquiétantes d'Aqmi, dans la région sahelo-sahélienne. Dans un communiqué envoyé vendredi à une agence de presse mauritanienne, Aqmi confirmait qu'elle a enlevé cinq Européens au Mali en "réponse aux agressions répétées de la France contre les musulmans des pays du Sahel" et comme "une réaction légitime face aux politiques permanentes et insensées de Nicolas Sarkozy". Aqmi a ajouté que "le Mali a été choisi sciemment en raison de l'implication du régime d'Amadou (Toumani) Touré dans une guerre contre les moujahidine", cédant "ainsi aux pressions exercées sur lui par la France et les Etats-Unis". Avec ce communiqué, la branche d'Al Qaida au Maghreb islamique a également envoyé des photos des touristes enlevés à la fin novembre, dans le nord du Mali, alors qu'un touriste allemand a été tué en résistant à son kidnapping. "Nous ferons savoir prochainement nos revendications à la France et au Mali", ajoutait le communiqué. C'est dans ce contexte d'exacerbation des questions sécuritaires dans la région que va aujourd'hui, se tenir à Nouakchott, la réunion des ministres de la Défense des ''5+5''. Cette réunion a été préparée hier samedi, par une rencontre d'experts tenue à huis-clos. Dans la soirée, des rencontres bilatérales entre officiers supérieurs, se sont tenues sur la donne géopolitique née de la crise armée libyenne, qui a déversé de son côté des armes de guerre dans cette partie de l'Afrique. Et partant a accru les tensions tribales et ethniques au nord Mali et au Niger, selon des experts. C'est en quelque sorte ''l'ordre du jour'' de la réunion des ministres de la Défense des ''5+5'', qui se tient alors que les actions d'Aqmi défient tous les systèmes de défense mis en place dans la région. Selon un officier mauritanien, '' tous les acteurs, aux plans régional et international, sont conviés à s'impliquer, d'une manière ou d'une autre, dans la bataille contre la criminalité qui ignore les frontières". |
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