La problématique du passage du plan comptable national, au nouveau
système comptable et financier, a été au centre des débats d'un colloque tenu
hier à l'auditorium de l'USTO, sur initiative de
l'Ecole préparatoire des Sciences économiques, commerciales et de gestion, de
l'université d'Oran. Destinée aussi bien à l'institution académique qu'aux
entreprises, la rencontre s'est déroulée en présence d'opérateurs économiques. La Sonatrach
et la SEOR, entre
autres, ont marqué leur présence, en communiquant leurs expériences respectives
après près de deux années d'application. Pourtant, le passage à ce nouveau
système est devenu impératif, en raison d'une part de tous les changements
opérés à l'issue des réformes structurelles survenues et d'autre part pour se
normaliser et aspirer à l'adhésion à l'OMC, étant
donné que le système en question constitue un outil de choix pour optimiser les
actifs des entreprises et aussi répercuter la meilleure information permettant
une meilleure transparence dans la gestion comptable.
Au programme, les organisateurs ont prévu des communications
d'universitaires, de représentants d'entreprises ainsi que des intervenants
étrangers venus étaler les expériences de leurs pays, comme c'est le cas de la Tunisie et de l'Espagne. Deux
objectifs ont été assignés à ce colloque à savoir des éclairages de différents
acteurs aussi bien universitaires que managers, administrateurs et autres
cadres financiers et l'élargissement des pistes de réflexion autour de
l'ensemble des aspects de ce système. Le président de la chambre nationale des
commissaires aux comptes, Cherif Bourenane,
est revenu sur la transition du passage de l'ancien PCN, calqué sur le modèle
français, et le SCF plus universel et s'inscrivant dans une logique de
mondialisation. L'orateur s'est attelé à énumérer toute la législation qui a
précédé la loi portant ce nouveau système qui devait prendre effet, en janvier 2009
et qui a été retardé d'une année afin de permettre aux différents acteurs de
réunir les conditions. De son côté, Mohamed Faker Klibi, de l'Ecole supérieure des Sciences économiques et
commerciales de Tunis, est intervenu sur le système comptable des entreprises
tunisiennes et son bilan après 15 ans d'application. L'autre communication qui
a été également suivie avec grand intérêt, avait trait aux retombées de ce
passage sur la profession de comptable. L'auteur, El Bachir
Mohamed Benmansour, expert comptable et membre du
conseil de l'Ordre, a mis en évidence la question du changement de langage, la
refonte des outils comptables ainsi que la nature de l'information comptable. Approché
en marge de la rencontre, Salah Eddine Arif, enseignant chercheur en Sciences financières, à
l'université d'Evry, et chargé de mission dans les pays du Maghreb, a déploré
la faible présence des entreprises et a estimé qu'un travail important de
vulgarisation de ce système reste à entreprendre, afin d'impliquer l'ensemble
des acteurs, une condition pour sa réussite.