L'informel pose toujours problème. Pour lutter contre le phénomène, les
autorités locales adoptent une démarche progressive basée sur l'intégration des
commerçants concernés dans le circuit légal. En fin de semaine, les services
communaux, assistés par les services de l'ordre, ont lancé une opération coup-de-poing
pour chasser les commerçants exerçant au marché informel de la localité de Belgaïd. Situé entre Canastel et
l'entrée de la localité de Belgaïd, ce marché
regroupe des dizaines de commerçants illicites. Plusieurs engins ont été
utilisés dans cette opération menée contre un marché qui s'est installé petit à
petit à l'entrée de Belgaïd. Aucun signe de tension
n'a été observé dans l'environnement de ce marché à la suite de cette opération
qui s'est soldée par la saisie d'importantes quantités de fruits et légumes et
plusieurs étals de fortune. Cette opération est le prolongement de celle
entamée par les autorités il y a plusieurs semaines contre le marché informel
des fruits et légumes installé sur les abords du chemin de wilaya n°46 (CW 46) reliant
la ville d'Oran à la commune de Hassi Bounif et en particulier sur le tronçon entre le rond-point
de la cité Djamel et le rond-point de l'EHU 1er
Novembre. Ces actions entrent dans le cadre de l'assainissement du secteur, surtout
que 35% du marché des fruits et légumes activent dans l'informel, selon les
statistiques du ministère du Commerce. Le circuit non contrôlé par les services
concernés représente ainsi plus d'un tiers du marché. C'est au niveau des
quartiers populaires que le phénomène de la vente sur la voie publique est le
plus notable. Le secteur emploie des milliers de chômeurs. Les autorités
locales, tout en se disant «compréhensives» au sujet des raisons ayant amené
certains citoyens à exercer cette activité, n'en expriment pas moins la volonté
des pouvoirs publics d'organiser cette activité et de la « canaliser». De leur
côté, beaucoup d'Oranais trouvent leur intérêt dans ce marché informel. Pour la
clientèle, l'argument financier est le plus fort. « Les prix sont bien moins
chers sur ces stands », estime Mohamed, 56 ans. Toutefois, «en l'absence d'un
grand marché pour les fruits et légumes, mis à part celui de Gambetta ou du
quartier les HLM à Es-seddikia jugé loin par les
habitants de Canastel et de Belgaïd
(une population de plus de 25.000 habitants), il faudrait désormais s'attendre
à d'éventuels problèmes d'approvisionnement et de cherté des produits, les
autorités n'ayant prévu aucune autre alternative dans ce domaine», ajoute notre
interlocuteur. A noter que le dispositif mis en place fin 2010 par les services
de sécurité pour la récupération des trottoirs squattés par les marchands
illicites et les vendeurs à la sauvette à Oran a été gelé au début de l'année
suite aux émeutes de janvier dernier. Le commerce illégal prospère ainsi presque
dans l'impunité totale.