|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
L'Union européenne et les USA se sont engagés dans une stratégie
concertée avec les pays du Sahel, faisant siennes les conclusions de la Conférence d'Alger de
lutte antiterroriste.
Une rencontre de haut niveau entre l'Union européenne et les pays dits «du Champ» que sont l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger, consacrée au partenariat et à la coopération dans les domaines de la sécurité et du développement, s'est tenue jeudi et vendredi à Bruxelles. M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a représenté l'Algérie aux côtés des ministres des Affaires étrangères des pays du «Champ», alors que l'UE a été représentée par les membres de la «Task Force» de haut niveau, ainsi que Mme Catherine Ashton, Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité. Au soir de la première journée, M. Abdelkader Messahel a convié la presse nationale accréditée à Bruxelles pour un briefing sur le contenu de la rencontre. Il a affirmé que «les discussions ont été denses, utiles et ciblées». Les thèmes abordés ont concerné, selon le ministre, «la stratégie régionale mise en place par les pays du Champ et les mécanismes opérationnels tels que le Comité d'état-major opérationnel conjoint (CEMOC) et l'Unité de Fusion - Liaison (UFL)». Cette dernière structure est spécialisée dans le domaine de l'échange du renseignement entre les pays partenaires. Cependant, les partenaires (UE et USA) ont intégré, en plus de l'aspect militaire et policier, la dimension économique et sociale dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans la région du Sahel. Un plan d'aide au développement d'un montant de 450 millions d'euros a été débloqué par l'UE au profit des populations du Sahel. Par ailleurs, et tenant compte des résultats pertinents de la Conférence d'Alger des 7 et 8 septembre dernier portant sur le partenariat en matière de lutte antiterroriste, ainsi que celle tenue à Washington avec les USA les 7 et 8 novembre, l'UE s'est engagée pour la formation, la fourniture d'équipements, l'échange d'informations et la lutte contre la pauvreté au profit des pays du Sahel. Sur ces plans, la contribution algérienne a été reconnue et grandement appréciée (équipements, logistique, renseignement, etc.) Cependant, l'acquis principal de ce partenariat tient aux principes directeurs qui le cadrent : l'appropriation de la lutte antiterroriste par les pays du «Champ», en particulier les pays du Sahel. Cela implique l'exclusion de toute forme de présence militaire étrangère directe (base, troupes au sol, etc.) aux quatre partenaires africains. Bien sûr, l'évolution de la situation suite aux conséquences du Printemps arabe, en particulier en Libye, impliquera très vite les autres pays maghrébins et africains (Nigéria, Tchad, Burkina-Faso). «C'est une stratégie de partenariat par centres concentriques», dira M. Abdelkader Messahel. Il a précisé à ce titre que le Maroc, la Tunisie et l'Egypte seront invités à la prochaine conférence sur le sujet, dite «Alger II», prévue au mois de février 2012 à Alger. Ensemble, avec les partenaires américains, il s'agira d'intensifier la complémentarité des stratégies de lutte antiterroriste et contre le crime organisé. Il est clair que l'ensemble des partenaires ont intégré la dimension internationale et transfrontalière de la nature du terrorisme et sont décidés à unir leurs moyens pour lui opposer un «front international». L'autre résultat de la Conférence «d'Alger I» (septembre 2011) est la prise de conscience des pays du Sahel à faire face au terrorisme dans une stratégie concertée avec les partenaires occidentaux (UE et USA) et non pas en leur laissant l'initiative comme si cela ne les concerne pas. |
|