Avec 75 agences ouvertes depuis 2000, la banque Société Générale Algérie (SGA) est à mi-chemin de l'objectif d'atteindre les 150 succursales prévues dans son plan de développement à l'horizon 2015. Au rythme de l'octroi des agréments d'ouverture d'agences bancaires par la Banque d'Algérie (12 autres agences sont en attente d'autorisation), l'objectif semble difficilement réalisable dans les quatre ans à venir. «Nous souhaitons que ce soit plus rapide», a déclaré Pierre Boursot, le nouveau Président du Directoire de la Société Générale Algérie, lors d'une rencontre avec la presse, organisée hier au siège la banque, en présence de plusieurs cadres de la banque, dont le SG, Mohamed Arabi, le DG Adjoint, Hakim Ouzzani, et de la responsable de communication externe, Jamalette Boughrara.

Le point de presse avec le nouveau parton de SGA, succédant à Gérald LACAZE qui «s'est vu confier d'autres responsabilités au sein du Groupe Société Générale», a permis de faire le tour des différents projets de la banque, dont celui d'organiser des rencontres bimestrielles avec les médias et d'étaler quelques chiffres de l'exercice actuel, clôturé au 31 octobre.

«Nous sommes une banque profitable et nous continuons de croître», affirme Pierre Boursot. En chiffres, cela se traduit par une prévision de croissance de l'ordre de «15 à 20%» pour l'année en cours.

SGA compte quelque 300.000 clients (294.695 exactement) dont 268.000 particuliers, 21.000 professionnels, 5.400 petites et moyennes entreprises (PME) et 286 grandes entreprises et sociétés internationales. Sont considérées comme grandes entreprises celles dont le chiffre d'affaires est supérieur ou égal à 4 milliards de dinars (MDA), nous explique-t-on.

Le chiffre d'affaires réalisé avec les grandes entreprises est estimé à 40 millions d'euros. Le total bilan de la SGA (crédits accordés + dépôts), au 31 octobre 2011, est de l'ordre de 170 milliards de dinars (MDA). Quant au total hors bilan (cautionnement?) de la banque, il est de 110 MDA. Le total des engagements de la SGA a atteint, à cette date, le montant de 224 MDA. On apprend aussi que «la trésorerie de SGA est excédentaire», c'est-à-dire que le volume des dépôts dépasse celui des crédits accordés. Ce qui fait que la banque n'a pas eu besoin de recourir à des emprunts auprès de la maison mère.

«Nous ne sommes pas une banque du commerce extérieur ou du crédit à la consommation», tient à préciser le DGA de Société Générale Algérie, Hakim Ouzzani, réfutant ainsi une étiquette collée aux banques privées étrangères basées en Algérie.

Selon le DGA, qui sera le futur patron de la filiale Société Générale au Tchad, comme l'a annoncé hier Pierre Boursot, l'intermédiation bancaire (dépôt/crédit) représente 60% de l'activité de l'établissement bancaire. «L'essentiel des crédits est orienté vers les entreprises», ajoute M. Ouzzani expliquant aussi que les opérations de financement du commerce extérieur sont essentiellement orientées vers «l'acquisition des équipements et matières premières».

Concernant l'activité leasing dont la SGA se revendique être le n°1 en Algérie, elle s'est développée, ajoute Ouzzani, «comme une alternative au crédit à la consommation pour les professionnels», notamment pour l'acquisition d'équipements de travaux publics et de camions gros tonnages. Dans le portefeuille des projets de développement à l'horizon 2015, Société Générale Algérie compte développer la télématique et faire ainsi accéder ses clients «à des fonctionnalités de e-banking». La banque affirme avoir dépassé la période d'essai. «Nous sommes passés dans l'opérationnel», affirme Pierre Boursot qui annonce que SGA souhaite aussi offrir des services de «mobile banking» et de banque à distance.

Selon le DGA, il est également question, dans le plan de développement de SGA relatif à «l'axe client», d'apporter des «améliorations en matière de délais et de procédures» dans l'octroi des crédits. Dans le volet «efficacité opérationnelle» de son plan de développement, SGA «a pour objectif d'aller vers le 100% informatisé». Le plan de développement de SGA prévoit aussi «l'amélioration de l'image» de la banque et la promotion des talents au sein de cette institution.

On apprendra également que le projet de partenariat pour le lancement d'une société d'assurance en Algérie, à travers la filiale Sogécap du Groupe Société Générale, «n'a pas encore abouti», affirme Pierre Boursot. Selon lui, il y a «plusieurs raisons» à ce non-aboutissement du projet. «Pour différentes raisons, notamment des raisons d'agréments et de 49/51 %, le projet de l'installation de Sogécap n'a pas abouti», précise le nouveau patron de SGA. Sur un autre registre, et concernant les thèmes proposés par SGA pour les rencontres bimestrielles avec la presse, figurent en premier lieu l'activité et les résultats de la banque, mais également la découverte des métiers et de la stratégie de SGA, ainsi que d'autres sujets comme la crise mondiale.