Pour ceux qui ne
connaissent pas la FASDE
? Fondation algérienne pour la sauvegarde des droits de l'enfant ?, c'est une
association caritative qui a vu le jour le 03 juin 1998. Elle élit son siège à
l'ex-école Belhadj Kheira, sise à Béni-saf et active à travers toute la wilaya d'Aïn-Temouchent. En
avril 2006, elle a décroché une convention-Unicef pour
un financement d'un centre Femme-Enfant (CFE). Un projet sur lequel les
bénévoles de la FASDE
fondaient beaucoup d'espoir. Une première opération a ciblé la
bibliothèque, la médiathèque, un espace informatique et la crèche. Elle était
suivie par une action dénommée «L'école, amie des enfants» par laquelle 05
établissements scolaires ont bénéficié d'une acquisition de 05 microordinateurs
chacun. Cinq autres devaient faire le même objet à Ain Temouchent si ce n'est la déroute qu'on
découvrira un peu plus bas. Aujourd'hui, ce qui était l'endroit rêvé de
beaucoup d'enfants, il ne demeure qu'un temple dépeuplé et oublié. L'atmosphère
de chuintement et de joie, que créaient les gamins, s'est transformée en un
silence de cimetière. L'association compte quelque 300 membres. On pouvait
compter la moitié qui
fréquentait régulièrement les lieux. L'informatique, la lecture, le théâtre ou
encore la crèche
? pour ne citer que ceux-là ? étaient les engouements les plus attirants. La FASDE organisait
des cours de rattrapage à l'adresse des élèves
préparant un examen (l'entrée à la 6ème, BEF, BAC), des cours animés par des enseignantes
bénévoles. Le siège est aujourd'hui fermé mais l'administration continue de
«tourner». La cause de
cette défection, c'est la
présidente de la
fondation, Ouhcine Karima, qui nous l'a expliquée : «Le siège,
particulièrement le bâtiment principal, est dans un état lamentable. C'est la troisième année
consécutive que cela dure. Les rares activités, particulièrement celles
marquant un évènement national ou mondial, sont organisées hors du siège, le
plus souvent dans les écoles. Je ne pouvais plus prendre le risque de mettre la santé ou la vie des enfants en danger.
Le toit, les murs, tout est menacé de ruine. Tout risque de s'écrouler à tout
moment sur les têtes des enfants. Nous défendons les droits des enfants, nous
avons nos devoirs, ceux de les protéger. En hiver, comme plusieurs vitres sont
cassées, les enfants avaient froid. Alors on avait décidé de fermer les salles,
synonyme de geler les activités à l'intérieur du siège». A notre question, qu'en
est-il devenu du matériel didactique ou autre? Notre interlocutrice réplique: «Les
livres sont dans des emballages en carton depuis 03 ans et je ne sais point
dans quel état ils sont. Je n'ai même pas osé les ouvrir. Il devrait y avoir
plus de 2500 livres
et je crains qu'une bonne partie ne soit plus utilisable. Ce sont les premières
fuites des eaux pluviales qui ont surtout tout bousillés. Quand au matériel
informatique, j'ai ramené un ingénieur pour voir ce qui peut être encore
récupérable. Certains nécessitent des rechanges de composants, d'autres sont
encore en état de fonctionner. Les enfants avaient à
leur disposition 15 microordinateurs dont 5 sont un don de l'Unicef. Les 10
autres, ils ont été acquis avec la trésorerie de la FASDE. Quant au
mobilier, il semble être à l'abri. Mais
malheureusement, le contrat (2006-2011) avec l'Unicef prend déjà fin dans
l'année en cours. La FASDE ou
plutôt les enfants n'ont malheureusement tiré profit que durant les 02
premières années. Le programme «L'école, amie des enfants» venait à peine être entamé. Là, on a malheureusement constaté un
laisser-aller. Le matériel distribué serait mal utilisé. L'une des écoles dotée
a même perdu le sien, volé durant une nuit faute de
gardiennage de l'établissement. Le coût du financement de ces 02 premières
années est estimé à 250 millions de cts. En guise
d'échange, poursuit la
présidente, on nous a proposé l'ex-bibliothèque communale, mitoyenne
à l'ex-stade de Basket-ball. On a rejeté l'offre pour la simple raison que le
lieu est trop exigu pour contenir nos activités et qu'on a voulu nous imposer
le titre de locataire. Alors à payer encore toutes les
autres charges (électricité, l'eau potable?), la trésorerie de la FASDE n'est pas en mesure
de faire face. Dire aussi que la
FSDE a tant apporté à des écoles pourtant, depuis 1998, elle
n'a pas reçu un sou provenant de la
commune, a martelé Mlle Ouhcine. Lors de son passage au
niveau de notre siège, Mme le wali, une fois pris connaissance de notre cas, a
ordonné que les travaux de rénovation du siège de la FASDE soient pris en
charge. Rien n'a bougé d'un iota. Depuis, toutes les activités de notre
association sont gelées sinon certaines tournent au ralenti mais loin de ce
lieu, si près du cœur des mômes. Dire enfin que la FASDE devrait
pouvoir organiser des cours d'éducation sanitaire à l'adresse d'enfants
diabétiques. Un petit coin devrait être aménagé pour la circonstance.