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Dans le cadre de la grande manifestation
culturelle «Tlemcen capitale de la culture islamique», la maison de la culture Hacène El-Hassani
de Médéa a eu la chance d'accueillir,
dans la soirée de
jeudi dernier, la
célèbre pièce théâtrale «Echouhada yaoûdoune hada elousboûe» (Les
martyrs reviennent cette semaine» du tout aussi célèbre théâtre national
algérien (TNA) Mahieddine Bachtarzi.
Une soirée qui aura fait salle archicomble et que le public fidèle et habitué de la maison de la culture Hacène El-Hassani, auquel se sont ajoutées plus d'une centaine d'étudiantes résidentes de l'université Docteur Yahia Farès de Médéa, n'oublieront pas de sitôt. «Une soirée, à travers cette merveilleuse pièce théâtrale, qui m'aura donné véritablement la chair de poule et fait réfléchir au plus profond de moi-même, que je voudrais voir se répéter aussi souvent que possible à travers toutes les villes de notre pays», ne s'est pas empêché de me dire, à la fin du spectacle, un enseignant universitaire habitué de cette infrastructure culturelle et grand féru de théâtre. En effet, merveilleusement interprétée par une nouvelle génération de jeunes acteurs professionnels, avec à leur tête Rédha Takhrist et Faïza Amel dans les rôles principaux respectifs de «Ammi El Abed», un septuagénaire dont le fils Mustapha, tombé au champ d'honneur durant la guerre de libération nationale, lui fait parvenir une? lettre lui ? annonçant son retour, au cours de la semaine, au village en compagnie de tous les autres chouhada que ce même village a offerts à la patrie, et «Khedidja», une ancienne moudjahida qui passe tout son temps à sillonner les villes et villages d'Algérie, et plus précisément les cimetières de chouhada et autres stèles érigées à? leur mémoire pour y? dépoussiérer les épitaphes. De la plume du défunt écrivain et dramaturge Tahar Ouettar, adaptée par M'hamed Bengettaf et réalisée par Sonia avec l'aide précieuse de Linda Sellam, Hebal El-Boukhari et Samah Samida. Ainsi, les seize acteurs dont «Khedidja» et cinq autres jeunes filles qui sont Nadia Laarine, Hafidha Benrazi, Samiha Benchettou, Chahrazed Khelifa et Warda Saïm, cette jeune actrice pétrie de qualités qui avait été découverte à? Médéa lors de la deuxième édition du festival national du théâtre comique, au mois de septembre 2007, avec la troupe «El Afsa» de Tlemcen qui avait décroché alors le prix de «La grappe d'or», ont gratifié la nombreuse assistance d'un spectacle de qualité. Un spectacle qui aura permis aux Rédhouane Merabet, Djaâfar Benhalilou, Billal Boussoualim, Abderraouf Boufennaz, Rédha Amrani et Hocine Zaïdi, dans les rôles de responsables des différentes autorités locales du village, Choukri Boukerrouz dans le rôle d'un ancien moudjahid resté fidèle aux valeurs et aux idéaux de Novembre 54 en continuant à travailler la terre comme il le faisait avant la révolution, Djallal Deraoui et Sadek Benbrahim dans les rôles de martyrs appelant de l'au-delà «Khedidja» pour lui dire de «sécher ses larmes, se relever et se mettre debout. De rester digne», d'attirer, une fois encore, l'attention sur cet? éloignement caractérisé que nous vivons aujourd'hui vis-à-vis des idéaux de Novembre 1954 et à travers lequel «Ammi El Abed» sent que les martyrs et le serment qui leur a été fait ont été trahis. «Ammi El Abed», qu'accompagnaient spirituellement les cinq «femmes» tout autant qu'avec «Khedidja» qui s'en va à la gare routière du village pour y accueillir les? chouhada qui n'y feront finalement qu'une rapide halte pour emmener avec eux «Ammi El Abed». Alors que les «responsables locaux», qui avaient traité de fou et de dérangé «Ammi El Abed» lorsqu'il leur avait annoncé le «retour des chouhada cette semaine», s'affairaient à accueillir en grandes pompes, le même jour, un autre «haut responsable» venant de la capitale. Des responsables locaux que «Ammi El-Abed» avait embarrassés et décontenancés à travers nombre de questions comme: «Ils vont revenir cette semaine, qu'allez-vous leur dire ?», «qu'avez-vous fait des idéaux de Novembre 54 et du serment fait aux chouhada?», «pourquoi ce un million et demi de martyrs sont-ils morts?», «êtes-vous conscients que c'est grâce à eux, à leurs sacrifices que vous dirigez, commercez, voyez? existez aujourd'hui ?...» C'est de tout cela qu'a traité cette merveilleuse pièce théâtrale de «Echouhada yaoûdoune hada elousboûe» que Sonia qualifie «d'éternelle». |
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