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La grève
illimitée, déclenchée le 28 novembre dernier par les 300 travailleurs algériens
du chantier du tunnel de l'autoroute Est-Ouest, situé
à cheval entre les wilayas de Constantine et Skikda, se poursuit.
Contacté hier, M. Nakib Hocine, président du syndicat d'entreprise du consortium algéro-japonais Cojaal, nous a expliqué «que le déclenchement de cet arrêt de travail est motivé par le refus de Cojaal de satisfaire la plateforme de revendications socioprofessionnelles comportant 12 points, présentée par les travailleurs et en tête de laquelle figurent l'octroi de la prime de risque professionnel, l'augmentation de la prime de nuisance ainsi que de l'indemnité de travail posté. La demande d'augmentation des salaires avancée dans un premier temps a été exclue de cette plateforme du fait que nous allons entamer, au cours du mois de février de l'année prochaine, les négociations pour renouveler la convention collective», a précisé ce syndicaliste. Et d'ajouter que les quatre rounds de négociations menés avec les Japonais depuis le début de la grève n'ont pas suffi à aboutir à un consensus de nature à satisfaire les grévistes et mettre un terme à l'arrêt de travail. Aussi, les deux partenaires sociaux se sont donnés rendez-vous pour demain, dimanche à 14h, pour essayer d'aboutir à un résultat positif. «J'espère que cette fois sera la bonne et que le chantier pourra reprendre à partir de dimanche ou lundi», a souhaité M. Nakib qui assure s'être déplacé jeudi sur les chantiers sud et nord du tunnel «pour tenter d'expliquer aux protestataires les difficultés financières de Cojaal, mais ces derniers n'ont pas voulu interrompre la grève reprochant aux responsables de l'administration de continuer à les ignorer en mettant sous le boisseau leurs revendications légitimes, tout en satisfaisant celles des travailleurs indonésiens qui avaient fait une grève de deux jours à la fin du mois d'octobre dernier», a indiqué notre interlocuteur. «En effet, a reconnu notre interlocuteur, les travailleurs algériens avaient proposé de suspendre la grève dans l'attente de l'aboutissement des négociations en cours, mais les Japonais ont accueilli cette proposition par le silence». Interrogé sur les répercussions de cette grève qui est venue s'ajouter aux difficultés d'ordre technique qui empêchent les travaux d'avancer, M. Nakib a signalé que le chantier vient d'être renforcé par les travailleurs du camp 7 sis à Kebouda, dans la wilaya d'El Tarf, qui sont venus avec leurs engins, et celui-ci est en train d'avancer un peu. «S'il n'y avait pas cette grève, a déploré le syndicaliste, on aurait terminé le tunnel à la fin de la semaine qui vient de s'écouler, parce qu'il ne reste, à peu près, que 150 mètres à creuser. Maintenant, avec la finition des travaux qui vont prendre beaucoup plus de temps que le creusement lui-même, je doute fort que les délais de livraison, prévus pour le mois de mars 2012, vont être respectés. Ceci d'autant plus, ajoute M. Nakib, que le climat social tend de plus en plus vers la détérioration avec le licenciement abusif de deux chauffeurs algériens activant au niveau du chantier sud». Nos tentatives de prendre attache avec un des responsables de Coojal, pour avoir la version du groupe, ont été vaines. |
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