
Dans le cadre de
la célébration de la Journée
mondiale de lutte contre le Sida, l'université islamique Emir Abdelkader compte
organiser, demain mercredi, dans la grande salle Imam Benbadis,
une journée de sensibilisation qui se traduira par une conférence scientifique
encadrée par des médecins spécialisés ainsi que des psychologues. La
manifestation s'adresse de façon particulière à la communauté estudiantine que
les organisateurs comptent sensibiliser sur les dangers de ce fléau mortel. Un
autre volet de la sensibilisation portera sur l'organisation dans le hall de la
salle des conférences, d'une exposition de photos, d'affiches et la
distribution de dépliants aux visiteurs. Mais avant cela, la radio régionale de
Constantine a organisé, dimanche dernier de 15 à 16 h, une conférence débat sur
le sida en Algérie et dans le monde, la prise en charge des sidéens et le
dépistage de la maladie. Cette rencontre sur les ondes a vu la participation
des praticiens et des psychologues ainsi que les auditeurs qui ont appelé au
téléphone pour demander des informations ou des explications sur le sida.
Le docteur Bouchagour, médecin généraliste exerçant à l'hôpital d'El-Khroub, par ailleurs très actif dans le mouvement
associatif, notamment au sein de l'association «Ville et Santé» de la même
ville, a déploré le manque d'organisation dans la société civile activant dans
le domaine de la prévention, en affirmant qu'il n'en existe uniquement que
trois de ce genre, à travers tout le territoire national. Son collègue, le
professeur Abdenour, spécialiste et chef d'unité au
service des maladies infectieuses du CHU de Constantine, a donné quelques
statistiques récentes affirmant que la wilaya compte actuellement 64
séropositifs et 45 sidéens qui sont sous traitement dans cet établissement. Il
indiquera aussi que le nombre de personnes atteintes par le virus a progressé
depuis l'année 1985, date où le premier cas a été découvert, et que la plupart
des malades sont décédés. Avant, affirme ce spécialiste, ont déplorait le
manque de traitement, mais maintenant que celui-ci est disponible il n'est pas
à la portée de tout le monde. Il a déploré également que les campagnes de
prévention qui sont menées périodiquement soient battues en brèche par notre
culture et nos mœurs qui empêchent les séropositifs de se déclarer. Le
professeur Abdenour a insisté sur la multiplication
des campagnes de prévention et a indiqué que des enquêtes ont
révélé que la grande majorité des cas de contamination relevés dans la wilaya
sont ceux provenant des rapports sexuels. Il a signalé enfin qu'au départ, le
taux des contaminés était plus élevé chez les hommes, mais à présent la
tendance s'est inversée et c'est l'élément féminin qui en est le plus affecté.