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Les programmes
d'aide à la construction de l'habitat rural peuvent-ils arrêter l'exode rural ?
Des maires de la wilaya de Constantine, invités hier de l'émission «Forum
Cirta» de la radio régionale en sont convaincus, puisque certains d'entre eux
ont signalé «que le mouvement des populations campagnardes qui s'opère vers les
centres urbains, phénomène en cours depuis pratiquement l'indépendance du pays,
est en train de s'inverser car, ont-ils dit, ils ont remarqué des retours vers
la terre à la faveur du développement de ces programmes».
Un retour certes timide, ont-ils précisé, mais la tendance se confirme quand même. A ce sujet, le président par intérim de l'APC d'Aïn Abid, M. Redouane, a affirmé catégoriquement «que des bénéficiaires de logements sociaux dans les grandes villes se sont désistés en optant pour l'aide octroyée aux fellahs, dans le cadre de la construction de l'habitat rural». Les multiples programmes de construction des logements sociaux lancés par l'Etat depuis l'Indépendance ont peut-être favorisé l'exode rural, a déclaré un autre intervenant qui souligne que maintenant la tendance est en train de s'inverser. «C'est un mouvement timide encore, mais le phénomène est bien réel», a-t-il assuré. La dernière édition de cette émission, très suivie par les citoyens et qui a été diffusée hier en direct, a traité de l'état d'avancement de ces programmes dans la wilaya de Constantine qui a bénéficié, dans le cadre du plan quinquennal en cours, d'un quota de 11.500 aides de ce genre ; celle octroyée, dans le cadre du plan précédent, ne dépassait pas le chiffre de 4.500. Pour fournir des informations sur l'état d'avancement des programmes dans les communes ainsi que des réponses aux questions des journalistes, les animateurs ont invité aux débats les représentants des APC de Messaoud Boudjériou, Hamma-Bouziane, Aïn Abid ainsi que le directeur de la DLEP. Ce dernier a expliqué, au début de l'émission, le programme échu à la wilaya après que les autorités locales aient réussi à convaincre les autorités centrales du fait que la wilaya de Constantine comporte aussi des communes rurales et plusieurs mechtas qui ont besoin de l'aide à la construction de logements ruraux pour fixer leurs populations et limiter leur exode vers les centres urbains qui sont saturés. Toutefois, a assuré le DLEP, la problématique se pose aujourd'hui pour les moyens de réalisation de ces programmes du fait que le problème du foncier existe toujours dans la wilaya de Constantine. Aussi, la majorité des fellahs qui ont bénéficié de l'aide ne possèdent pas d'assiettes foncières pour concrétiser leur programme de construction. Ce qui fait que cette opération se trouve à l'arrêt, dans la plupart des communes. Aussi, la wilaya, par l'intermédiaire de l'URBACO a procédé à des études pour dégager des poumons fonciers et permettre aux fellahs de construire leurs habitations. Le plan élaboré a permis de mettre en place plus de 100 groupements fonciers dans les mechtas et zones rurales. D'autre part, le DLEP a expliqué les nombreuses contestations intervenues dernièrement dans les communes par le déséquilibre entre l'offre et la demande. Au cours de l'émission, cette question des mouvements sporadiques de contestation des listes d'attribution est revenue souvent dans les débats et des maires sont intervenus pour signaler que les enquêtes menées à la suite des mouvements ont révelé que la majorité des contestataires possèdent des habitations cossues et des villas. Par exemple, le président par intérim de l'APC d'Aïn-Abid a affirmé: «nous connaissons tout le monde dans les zones rurales et les mechtas que nous administrons et nous savons pertinemment qui est fellah et qui ne l'est pas. Aussi, certains de ces contestataires cherchent à obtenir des aides à la construction pour construire des demeures dans lesquelles ils comptent passer des vacances saisonnières de printemps et d'été». |
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