L'affaire des deux ex-policiers accusés d'avoir involontairement tué un
jeune, dans le quartier de Haï Yasmine, à Oran, lors
d'une opération d'interpellation qui a dégénéré, a fait son retour hier devant
la justice. Condamnés auparavant à une peine de 5 ans de réclusion pour «coups
et blessures involontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la
donner», pour l'un et «complicité», pour l'autre, les deux ex-agents de la
police de la sûreté de wilaya d'Oran, comparaissaient au banc des accusés, aux
côtés de huit autres prévenus.
Ces derniers, des personnes qui ont tenté d'empêcher par la force les
policiers d'accomplir leur mission d'arrestation de leur copain recherché, étaient
poursuivis quant à eux pour «attroupement armé, rébellion, trouble à l'ordre
public», plus le délit de «vol d'arme à feu» pour l'un d'entre eux. Le drame a
eu, rappelle-t-on, pour cadre un chantier de construction situé dans la
nouvelle cité de Haï Yasmine (Oran-est),
le 1er juin 2009. Sur les lieux, les évènements ont subitement pris une
mauvaise tournure, lorsqu'un travailleur, armé d'une pelle, a usé de violence
en s'attaquant aux forces de l'ordre. Selon les faits consignés par l'arrêt de
la chambre d'accusation mais fort contestés par le mis en cause et ses avocats,
le principal accusé aurait dégainé pour tirer un coup de sommation et aurait
ainsi atteint mortellement la victime. Des émeutes ont éclaté dans cette cité
populaire juste après cet incident et l'intervention des forces de police a été
nécessaire pour rétablir le calme. Les deux policiers ont été blessés par les
émeutiers. Grièvement touchée par balle, la victime a succombé à ses blessures
dans l'hôpital 1er Novembre 1954, sis Haï Sabbah. Le
procès, dont le coup d'envoi n'a été donné qu'aux alentours de 13h30, s'est
poursuivi jusque tard dans la journée d'hier. Le verdict devait tomber à une
heure tardive.