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Terrorisme: Confondus grâce à un flash-disc

par B. Ines

Dans son audience de mercredi dernier, le tribunal criminel près la cour de Constantine a eu à examiner une affaire d'apologie et adhésion à un groupe terroriste armé, non-dénonciation, détention d'armes blanches et d'armes à feu sans autorisation, détention de matières explosives et de munitions, financement d'un groupe terroriste, atteinte à l'unité nationale et à l'intégrité du territoire national, installation d'un climat de terreur, ainsi que l'agression morale et physique des personnes et la mise en danger de la vie des citoyens avec atteinte à leurs biens.

Cette affaire implique 22 personnes, dont 3 sont toujours en fuite, âgées entre 29 et 77 ans, demeurant dans différentes communes de la wilaya d'El Oued.

Selon l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, les mis en cause ont été arrêtés au mois de mars 2010 par la gendarmerie qui a obtenu des informations sur des mouvements suspects d'un certain B.T. âgé de 31 ans. Celui-ci, appréhendé dans un barrage, avait en sa possession quatre appareils «flash-disc» dont l'un contenait des informations montrant clairement des activités de groupes terroristes dans la région de Tébessa. Il avait aussi des vidéos montrant plusieurs caches d'armes et des sacs contenant plus de 23 quintaux de phosphate blanc et noir. Interrogé par les services de la gendarmerie, l'accusé a finalement dénoncé ses complices.

Questionnés au prétoire sur ces accusations, et pour se défendre, les mis en cause ont nié formellement ces actes, expliquant qu'ils finançaient juste des familles nécessiteuses et qu'ils utilisaient le phosphate pour l'agriculture. Les avocats de la défense ont également plaidé cette thèse et ont sollicité la relaxe pour leurs clients. Dans son réquisitoire, le procureur de la République a demandé à l'encontre des accusés, des peines allant de 8 à 10 ans de prison et 200.000 dinars d'amende pour 15 d'entre eux sous l'inculpation de détention d'armes et de matières explosives, non-dénonciation et financement des groupes terroristes, et la peine capitale pour adhésion à un groupe terroriste pour les sept autres accusés.

Après délibérations, les 3 accusés en fuite ont été condamnés par contumace à la perpétuité. Un des mis en cause a écopé de 3 ans de prison, un autre à 7 ans, deux à 1 an, 1 à 8 ans, un autre à 18 mois et le reste des accusés a bénéficié de la relaxe.