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Médicaments: Saïdal produira des anticancéreux avec des Koweïtiens

par Salim L.

Saïdal produira une vingtaine de médicaments utilisés dans le traitement du cancer. C'est ce qu'a annoncé hier le PDG du groupe, Boumediène Dekaoui qui s'exprimait sur la radio chaîne 1.

 Le groupe est en discussion avec un producteur koweitien pour envisager de lancer en commun une usine de production d'anticancéreux. «Sur quelque 150 produits utilisés contre le cancer, nous envisageons de produire une vingtaine de spécialités médicamenteuses permettant de traiter les tumeurs», indique le premier responsable de Saïdal. «La Pharmacie centrale des hôpitaux achète, chaque année, pour une valeur de 8 à 10 milliards de dinars de produits anticancéreux importés», indique le PDG de ce producteur pharmaceutique public.

Actuellement, les médicaments anticancéreux sont affectés par des pénuries. Interrogé sur la pénurie qui affecte plusieurs médicaments, le PDG du groupe Saïdal s'est dit «incapable d'expliquer les raisons de ces perturbations», se contentant d'affirmer qu'il n'a pas de données lui «permettant de cerner tous les paramètres avec objectivité». «Saïdal ne couvre que 7% du marché. Plusieurs acteurs, dont des importateurs, des distributeurs, fournisseurs et producteurs, interviennent dans le circuit. Mon rôle est limité à gérer le groupe et pas plus», dit-il. M. Derkaoui rappelle les dernières décisions prises en Conseil interministériel, le 10 novembre dernier, dont notamment la consécration du mode de gré à gré dans la passation des marchés d'acquisition des médicaments par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) et l'effacement des dettes de cette dernière s'élevant à 30 milliards de dinars. «Nous avons des créances impayées par la PCH, mais nous n'avons à aucun moment arrêté de fournir ce client public», souligne M.Derkaoui. En 2010, le marché du médicament a atteint 2,2 milliards de dollars, tandis que la production nationale n'a pas couvert le quart de cette valeur. L'invité de la radio évoque, par ailleurs, le plan d'investissement de son Groupe. Avec un chiffre d'affaires estimé à plus de 13 milliards de dinars en 2011 et une part du marché avoisinant les 25% en volume et 7 % en valeurs, le groupe Saïdal compte tripler ce chiffre d'affaires et doubler sa capacité de production à travers un programme d'investissement qui s'élève à 16,7 milliards de dinars d'ici à 2014. Le PDG du groupe annonce la réalisation de quatre usines de générique, l'extension de la capacité de production de l'usine d'insuline de Constantine, la création de deux unités, une de médicaments d'oncologie et l'autre de biotechnologie et la modernisation de 4 autres sites. Saïdal escompte diversifier sa gamme de produits en misant sur la biotechnologie et l'oncologie. Le plan porte sur la modernisation de 5 sites de production et la construction de 6 nouvelles usines de médicaments, ainsi que la création d'un centre de biotechnologie, d'un laboratoire de bioéquivalence et le renforcement du centre de recherche et développement. Le groupe escompte atteindre, à l'horizon 2014, 50% en volume et 25% en valeur du marché national. Saïdal dispose déjà de trois usines de production en partenariat avec Pfizer et Sanofi et le jordanien Dar Dawa compte lancer, début décembre, son projet d'extension de son usine de production d'insuline de Constantine. «Le projet permettra au groupe, selon M. Derkaoui, de faire passer sa part de marché de 7 % actuellement à 80% d'ici à 2014». Ce qui induira une hausse de son chiffre d'affaires dans ce segment de 700 millions de dinars à 12 milliards de dinars d'ici à trois ans. Le groupe est aussi partie prenante du futur pôle de biotechnologie qui sera réalisé avec des Américains. «Saïdal a connu une croissance soutenue de près de 5%, ces sept dernières années et 10% depuis 2008», affirme le PDG du groupe. Le nouveau plan vise, entre autres, à éviter au groupe les pénuries qui ont marqué certains produits ces dernières années et à affecter les fonds destinés à l'achat de la matière première qui compose les produits largement disponibles sur le marché, à l'achat d'une autre matière première qui entrerait dans la production de médicaments. Saïdal prévoit d'atteindre 57% de parts de marché, en 2015, en quantité, et de 34% en valeur. Un contrat d'études pour la modernisation et l'extension des capacités du Groupe Saïdal a été signé entre ce groupe pharmaceutique et un cabinet d'études italien (CTP System). Financée par un prêt accordé par le Fonds national d'investissement (FNI), l'étude, qui sera entamée au cours du mois prochain pour durer 11 mois, concernera 8 unités de production de médicaments relevant de Saïdal et implantées essentiellement à Alger, Cherchell et Médéa. Enfin, interrogé sur une éventuelle valorisation des salaires des travailleurs du groupe, M. Derkaoui annonce «un nouveau système de rémunération adopté par le département des ressources humaines qui devrait entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2012.»