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Tafrent, ou le village oublié

par A. M.

Les habitants du petit village de Tafrent, accroché aux contreforts de Djebel Ouahch à Constantine et dont la constitution remonte à plus d'un siècle, puisque cette agglomération rurale existe depuis 1880, ont lancé hier un cri de détresse en direction des responsables de la commune de Constantine - à laquelle ils sont rattachés administrativement -, leur demandant «de se pencher un peu sur leur situation de déshérités ayant toujours vécu en marge du développement de la commune».

«Notre village compte environ 3.000 âmes», nous a expliqué hier M. Badis Benouadène, président de l'association Tafrent qui représente les habitants. Selon notre interlocuteur, «le quartier souffre du manque total d'aménagement urbain : la route principale est défoncée, les rues du village ne sont pas goudronnées, et, quoique les habitations soient connectées au gaz de ville et à l'électricité, nous souffrons d'un éclairage public défaillant. Nous manquons des principaux éléments d'une vie décente : l'eau et l'assainissement. En effet, à l'orée du troisième millénaire, les habitants de notre village se désaltèrent encore à l'eau des puits et ces derniers commencent à être touchés et pollués par les eaux usées; et pour cause, il n'existe pas chez nous de système d'assainissement collectif, car chaque habitation dispose de sa propre fosse septique. On trouve les mêmes problèmes au niveau de l'unique école du village. Cette situation a engendré aussi un phénomène sécuritaire pour les habitants. Ces derniers sont confrontés, de nuit, aux agressions des sangliers et des chiens errants qui profitent de l'obscurité pour envahir le village et forcer les gens à se cloîtrer chez eux», poursuit-il.

M. Benouadène n'a pas omis de signaler que cette situation est connue par les responsables du secteur urbain de Ziadia, auxquels son association s'est adressée à plusieurs reprises, ainsi qu'au président de l'APC de Constantine, pour demander du secours. Mais, a-t-il affirmé, ses requêtes sont restées lettre morte.

Interrogé hier par nos soins, le délégué du secteur urbain de Ziadia, M. Kamel Dridi, a affirmé» avoir répondu à l'appel des habitants de Tafrent en se déplaçant sur place avec une équipe des services techniques du secteur urbain. Pour le problème d'alimentation en eau potable, dit-il, il a été constaté qu'un château d'eau a été construit par les services de l'hydraulique mais qu'il n'est pas encore alimenté du fait, a-t-il signalé, que le chantier n'est pas encore réceptionné. Il a confirmé le problème de l'assainissement tel qu'il a été décrit par les représentants de l'association du village et a ajouté à ce sujet avoir tiré la sonnette d'alarme auprès de ses responsables hiérarchiques en leur demandant d'intervenir pour régler les difficultés auxquelles sont confrontés les habitants de Tafrent.

«Malheureusement, regrette-t-il, les moyens de notre secteur urbain sont très limités. Toutefois, je leur promets, encore une fois, que je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour les aider à faire aboutir leur requête auprès de qui de droit et veiller à ce que leurs problèmes soient pris en charge et définitivement réglés».