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L'assurance des personnes peine à se faire une place

par Z. Mehdaoui

L'assurance des personnes n'est pas encore assez développée. Elle est même très mal exploitée en Algérie, estiment les spécialistes. Créées à la faveur des dispositions d'une ordonnance qui date de 2006 et qui impose aux compagnies d'assurance la séparation de l'assurance dommage de celle des personnes, les filiales versées dans ce créneau peinent à convaincre la clientèle.

Le chiffre d'affaires engrangé en Algérie est dérisoire par rapport au chiffre d'affaires qu'engrange le segment de par le monde. Le président de l'Union des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), Amara Latrous, a affirmé hier que le chiffre d'affaires réalisé en Algérie pour ce qui est de l'assurance des personnes en 2010 représente 1,5 milliard de dollars alors que dans le monde ce sont quelque 4000 milliards de dollars qui sont brassés par ce seul segment d'activité assurance.

Le Maghreb à lui seul ne représente que 4 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel dont 2 milliards reviennent au Maroc. Le marché du continent africain ne représente que 45 milliards de dollars, ajoute Amara Latrous qui intervenait hier lors d'un séminaire organisé à l'hôtel El Djazair d'Alger par la nouvelle filiale d'assurance personne de la CAAR, «CAARAMA». Cette dernière, agréée en mars dernier, est dotée d'un capital de 1 milliard de DA. CAARAMA pour son développement compte sur l'expérience et le réseau des agences de la CAAR. Le PDG de la CAAR, Brahim Djamel Kessali, a avoué cependant hier que le taux de pénétration de l'assurance des personnes reste faible par rapport aux opportunités qu'offre le marché. Il plaidera pour une «innovation des produits» mais surtout une stratégie de communication à l'adresse de la clientèle.

Il faut savoir que depuis l'année 2006, quatre sociétés spécialisées dans l'assurance des personnes ont été agréées par les autorités. Il s'agit de «Taamine Life Algérie», filiale de la CAAT, «la société de prévoyance et de santé (SAPS)» issue d'un partenariat entre la SAA et la compagnie française MACIF, «MACIR», filiale de l'assureur privé CIAR et enfin «CAARAMA» détenue à 100% par la CAAR. Alliance Assurance qui a déposé également un dossier pour créer sa propre filiale d'assurance personne attend toujours son agrément, a déclaré récemment son premier responsable, Hassan Khelifati, dans un entretien accordé au «Quotidien d'Oran».

Le chiffre d'affaires de CAARAMA Assurance depuis le transfert de son portefeuille par la CAAR avoisine le 1 milliard de DA. C'est ce qu'a déclaré hier le DG de cette filiale Mokhtar Naouri qui souligne qu'à moyen terme la filiale ambitionne de doubler, voire de tripler son chiffre d'affaires. «Pour atteindre ces objectifs commerciaux, CAARAMA Assurance s'appuie sur un réseau diversifié de distribution qui avoisine les 200 agences réparties à travers le territoire national», a-t-il déclaré en précisant que sa filiale se positionne à la fois sur le marché de la prévoyance collective à destination des entreprises et sur le marché des particuliers, à travers les produits à souscription individuelle, tels que l'assurance individuelle, les accidents individuels, les accidents de voyage, l'assistance voyage à l'étranger, la retraite complémentaire et l'assurance décès. Le DG de CAARAMA Assurance assure par ailleurs que son entreprise a décidé de mettre en œuvre une politique de distribution de proximité. Pour y arriver, CAARAMA, affirme son premier responsable, s'appuie sur l'ensemble du réseau commercial de la CAAR, la société mère, ainsi que les autres partenaires mais également sur le réseau bancassurance qui est constitué de guichets bancaires. Enfin, Amara Latrous est convaincu pour sa part que les partenaires étrangers associés dans les différentes filiales de l'assurance des personnes vont aider par leur expérience et leur expertise les compagnies d'assurance locales.