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Un plan de redressement de deux ans, devant s'achever à la fin de l'année
2012, a
été annoncé par la SGP Gephac au profit de l'Entreprise
nationale de distribution des médicaments (Endimed). C'est
ce que nous avons appris à la direction de l'unité commerciale d'Oran (UCO) qui
gère un portefeuille de 109 officines au niveau de 7 wilayas de l'Ouest et du
Sud-Ouest, sur un total de plus de 900 au niveau national. Sans révéler le
montant de l'enveloppe financière dégagée pour ce plan de sauvetage, il est
demandé aux responsables des 9 unités, et par ricochet aux chefs d'agence, de
mettre les bouchées doubles pour combler le déficit en chiffre d'affaires qui a
atteint depuis une année 50%.
Mais c'est le scepticisme qui règne au sein du staff de l'UCO quant à la réussite de ce plan, étant donné, d'une part, que cette baisse de l'activité ne concerne pas leur unité. En effet, selon la situation financière dégagée chaque année, celle-ci n'est nullement déficitaire. Selon les cadres de cette entreprise, les raisons de cette descente aux enfers sont purement objectives et ne relèvent nullement de la gestion mais des difficultés d'approvisionnement, sachant, disent-ils à titre d'exemple, que Saïdal boude l'Endimed et que la majorité des fournisseurs sont basés soit au centre soit à l'est du pays. Cette contrainte géographique engendre des retards de livraison des commandes et, par conséquent, d'intempestives ruptures de stocks. A cela s'ajoutent les pénuries de médicaments concernant les maladies chroniques. Et ce sont les chefs d'agence qui sont contraints de se procurer les médicaments manquants, juste pour maintenir la fidélité de leurs clients, notamment les détenteurs de la carte Chifa, qui peuvent se servir au niveau de toutes les officines publiques et privées de la wilaya d'Oran. A ce titre, rappelons que les ventes au comptoir ne constituent qu'une infime partie des recettes des agences. Toutefois, les conventions passées avec les différentes caisses sont également sources de tracas pour les responsables de l'Endimed qui se retrouvent avec des centaines d'ordonnances rejetées. A ce titre, nos interlocuteurs relèvent une anomalie de taille, à savoir la prescription des médicaments génériques, une orientation nationale mais peu suivie par les prescripteurs. De ce fait, l'Endimed, qui puise dans le générique, se retrouve dans une situation délicate par rapport à la demande. A cet effet, on apprend que face à ces défaillances imposées, l'Endimed a perdu le monopole de la convention avec la CASNOS, qui a préféré traiter avec les officines privées, plus fournies en médicaments, produits à base de molécules mères, appelés communément précepts. Selon les orientations de la SGP, il est demandé aux responsables de procéder à la rénovation des agences, qui se retrouvent dans leur majorité dans un état dégradé et qui ne présentent aucun attrait par rapport aux officines privées. Cependant, et même en reconnaissant la nécessité de cet axe, les membres du staff de l'UCO estiment que la question centrale demeure l'approvisionnement régulier afin d'éviter les pénuries ainsi que la diversification de la gamme de produits, seule condition pour booster l'activité. Au plan des ressources humaines, l'Endimed puise pour ses besoins de recrutement dans le dispositif ANEM et ne procède au recrutement que pour le remplacement des agents partis en retraite. A ce propos, nos interlocuteurs rappellent la promesse non tenue du ministère de la Santé de recruter de jeunes pharmaciens et leur affectation à la tête des officines publiques. Dans les conditions financières actuelles, l'Endimed ne peut procéder au recrutement de pharmaciens afin de ne pas gonfler davantage la masse salariale ; et même dans le cas de besoin pressant, le salaire offert n'est pas incitatif (25.000 dinars), alors que d'autres recruteurs, même publics tels que la PCH et Saïdal, proposent jusqu'à 60.000 dinars. A cela s'ajoute le fait qu'un jeune pharmacien recruté ne peut s'inscrire dans la durée et projette de s'installer à son propre compte. Compte tenu de tous ces facteurs pénalisants, les cadres de l'UCO estiment que ce plan de redressement n'est en fait qu'un sursis accordé à l'entreprise et qui est voué à l'échec, car ils considèrent qu'une bonne reprise ne peut aboutir que si des moyens financiers sont accordés par les pouvoirs publics. |
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