Au nombre de 70, les travailleurs de l'agence foncière de la wilaya de
Constantine déclarent «attendre en vain la mise en application du protocole
d'accord signé en mars dernier entre la direction et leur syndicat, lequel
prévoit une augmentation des salaires de l'ordre de 25 %».
A titre de rappel, M. Gacem Abdelhak,
secrétaire général de la section syndicale de l'agence foncière explique que ce
protocole avait été établi à titre transitoire pour suppléer à la convention
collective qui avait été dénoncée par l'ancienne section syndicale et parce que
la mise en place d'une nouvelle mouture allait prendre du temps. Mais depuis le
mois de mars dernier, ajoute ce syndicaliste, la direction de l'agence n'a
cessé de tergiverser pour l'application des termes de cet accord en se cachant
derrière le conseil d'administration, dont le président n'est autre que le wali,
qui, selon lui, n'aurait pas encore donné son aval». Les travailleurs de
l'agence réclament des actions décisives pour débloquer cette situation qu'ils
jugent insupportable. Entre-temps, continue notre interlocuteur, «la direction
a mis dans le collimateur les membres de la section syndicale en leur infligeant
des sanctions arbitraires, destinées à intimider les travailleurs». En effet, les
autres membres de la section syndicale qui nous ont contactés également hier, ont
expliqué que le malaise au sein du collectif ne cesse de prendre de l'ampleur
et la majorité des travailleurs sont désormais acquis à l'idée de déclencher
une grève en estimant que ce serait là la seule issue qui pourrait conduire
l'administration à accéder à leurs revendications salariales. A ce sujet nous
avons contacté des membres de l'Union territoriale ouest de l'UGTA, de qui dépend, sur le plan syndical, l'Agence
foncière de wilaya. M. Bilami Hamza, secrétaire
chargé des conflits sociaux, nous a affirmé que ce dossier est pris en charge
par sa structure qui se charge de trouver une solution. Mais, a-t-il ajouté, «la
question du conseil d'administration est un simple prétexte invoqué par le
directeur, parce que nous avons posé la question à la wilaya qui ont infirmé
ses dires». Interrogé à son tour, M. Boudemagh Nouredine, le directeur
de l'Agence foncière de wilaya, a confirmé que les termes de l'accord signé
avec le partenaire social doivent, effectivement, obtenir l'aval du conseil
d'administration présidé par le wali et duquel font partie la plupart des
directeurs de l'exécutif. «Nous préparons actuellement la réunion du CA qui va
avoir lieu dans les jours à venir, a assuré le directeur de l'Agence foncière. Aussi,
a-t-il poursuivi, j'ai demandé aux travailleurs de me faire confiance et de me
considérer comme leur avocat pour défendre cet accord auprès du conseil et
arracher l'augmentation salariale qu'ils souhaitent». En ce qui concerne le
harcèlement des membres de la section syndicale, M. Boudemagh
a répondu que les accusations portées contre lui n'ont aucun fondement.