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Presque une année après avoir publié sur le site Web «Débat Halal.fr» les
résultats d'une analyse faisant état de la présence de traces d'ADN de porc
dans certains produits de large consommation certifiés Halal, la justice
française vient de condamner le responsable du site Web pour diffamation.
Selon un communiqué de la Mosquée de Paris, le 14 janvier 2011, le site Web «Débat Halal» avait publié une analyse qui aurait été réalisée par le laboratoire Eurofin, indiquant que des traces infinitésimales d'ADN de porc auraient été trouvées dans un échantillon de «Knacki Volaille Herta» certifiée halal par la société française de certification de la viande halal de SFCVH/ Mosquée de Paris. Le communiqué souligne que devant ces accusations infondées, graves et mensongères, une contre analyse a été immédiatement réalisée par un grand laboratoire européen (Genetic ID) qui a scientifiquement démontré l'absence totale de traces ADN de porc sur les lots incriminés des saucisses. Le SFCVHH a alors intenté une action de justice contre M. Baker Aldilaimi, gestionnaire du site «Debat Halal» pour dénigrement visant à mettre en doute sa certification halal. Le tribunal de grande instance de Nantes vient de rendre son jugement en date du 07 novembre 2011. Dans ses conclusions, le tribunal de grande instance de Nantes indique «? qu'attendu que M. Aldilaimi ne rapporte pas la preuve de l'exactitude des informations qu'il a publiées sur son site Internet et qui sont, à l'évidence, de nature à nuire à l'image et à la réputation de la société SFCVH, que faute d'apporter la preuve de l'existence des griefs publiquement formulés, M. Aldaimi a créé envers la société SFCVH un trouble manifestement illicite qu'il convient de faire cesser. Par ces motifs, le juge des référés enjoint à M. Aldilaimi de cesser toute publication mettant en cause la qualité des contrôles de conformité à la norme halal pratiqués par la société SFCVH (?), assortit cette interdiction d'une astreinte de 1.000 euros par infraction constatée (?) et condamne M. Aldilaimi aux dépens et à payer à la société SFCVH la somme de 1.000 euros en application de l'article 700 du code de procédures pénales». Il y a lieu de souligner que face à la polémique suscitée au sein de la communauté musulmane de France à l'issue de la publication de ces analyses, la firme Nestlé avait décidé de suspendre la production de ces saucisses halal Herta quelques jours après. Le quotidien français, le Figaro, avait indiqué que Casino a déjà retiré ces produits de ses rayons. Propriétaire de la marque Herta, Nestlé a, dans un premier temps, démenti ces conclusions. Le groupe a, en effet, demandé à un autre laboratoire situé en Allemagne, Genetic ID, de réaliser une contre-expertise qui a «confirmé l'absence de traces d'ADN de porc dans les produits concernés». Nestlé a finalement annoncé la suspension de la production de ses saucisses halal Herta. Casino a déclaré à l'AFP vouloir lancer en parallèle des «études indépendantes complémentaires afin de garantir le plus strict respect de la certification halal». Le quotidien français rappelle qu'il n'existe aujourd'hui aucune norme, législation ou obligation de contrôle en ce qui concerne les produits halal. Une soixantaine d'agences de certification sont sur la place en France, sans qu'il y ait pour autant une définition unique de la certification halal et de son application. Selon le portail Internet «L'Islam en France», les quatre principaux organismes de certification sont les trois grandes mosquées de Paris, d'Evry et de Lyon, ainsi que la structure privative A Votre Service (AVS). Cet état de fait n'est pas spécifique à la France, mais concerne tous les pays d'Europe. La Mosquée de Paris est chargée de la certification des produits halal de Nestlé. Evoquant un marché «hyper concurrentiel», l'institution s'est interrogée sur « les conditions d'analyses faites par ceux qui jettent l'anathème sur la certification de la Grande Mosquée de Paris». Directement mise en cause par le blog Al-Kanz, son partenaire, la Société française de contrôle de viande halal (SFCVH) a répondu sur son site Internet que ces «allégations», destinées à «vendre du sensationnel», étaient fausses. |
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