Plusieurs immeubles menaçant ruine évacués au cours des derniers mois
dans le cadre d'opérations de relogement des familles habitant le vieux bâti à
Oran ont été pris d'assaut ces dernières semaines par de nouveaux occupants en
quête de logements.
Plusieurs secteurs urbains de la ville, parmi lesquels El-Emir, Sid El-Bachir, El-Badr et Sidi El-Houari, pour
ne citer que ceux-là, sont concernés par ce phénomène qui commence à prendre de
plus en plus d'ampleur à la faveur d'une passivité «incompréhensible» de la
part des services concernés. Il était difficile d'obtenir hier un chiffre exact
et exhaustif des immeubles qui ont été squattés après les dernières opérations
de relogement, néanmoins, l'on apprendra qu'au moins sept immeubles du centre-ville
sont dans cette situation, essentiellement, à St-Pierre,
Derb, la rue des Aurès et la rue Mahatma Ghandi. Il semblerait que le fait d'avoir obstrué, en
érigeant des murs en parpaing, les entrées de ces immeubles, n'a finalement pas
eu l'effet recherché de dissuader les squatters. On a une fois de plus, aujourd'hui,
la confirmation que la démolition des immeubles évacués reste la seule
alternative pouvant prétendre pouvoir prévenir de tels agissements. Nombreuses
sont les familles à Oran en quête de logements, et pour elles squatter un
immeuble menaçant ruine peut, en effet, les placer en première ligne pour
prétendre à un logement social. Sauf que ce genre de pratique va complètement
fausser les mécanismes mis en place par les autorités locales pour venir à bout
rapidement du vieux bâti. Avec ces dernières occupations illégales d'immeubles,
l'ultimatum donné dernièrement aux propriétaires d'immeubles désaffectés (APC, OPGI?)
de procéder avant la fin de l'année en cours à la démolition, s'annonce
désormais plus que problématique. 150 immeubles et habitations, repartis entre
les différents quartiers de la ville d'Oran, seraient concernés par cette
opération de démolition. A noter que l'opération de relogement «spécial vieux
bâti» a déjà bénéficié à plus de 840 familles. La première tranche de cette
opération a été lancée en décembre 2009 et a permis le relogement de 185
familles. Elle a été suivie d'une deuxième tranche en février 2010 destinée à 217
familles, avant le lancement en mai de la même année de la troisième tranche de
l'opération avec le relogement de 178 familles. Le dernier relogement dans le
cadre de cette même opération date de juillet 2010 avec la distribution de 261
logements, notamment à Haï Ennour et Haï El-Yasmine.