L'envolée du prix du métal précieux sur le marché mondial semble prendre la direction d'un nouveau sommet historique.

Depuis quelques semaines, l'or se vend à près de 6.000 dinars le gramme. Ainsi, son prix a connu des augmentations allant de 80 à 100% par rapport à l'année dernière (2010), où son prix n'était que d'environ 3.500 dinars le gramme. Pour sa part, le gramme d'or en casse oscille entre 3.700 et 3.900 dinars.

Toutefois, les prix varient selon l'origine du bijou et l'emplacement de la bijouterie. Dans les bijouteries du centre-ville, le prix du gramme d'or ouvragé importé d'Italie est proposé dans les boutiques «chic» entre 6.000 et 6.500 dinars. Pour le bijou de fabrication locale, le gramme d'or est cédé entre 4.800 et 5.000 dinars. Par contre, chez les bijoutiers artisans et notamment à M'dina Jdida, le prix du métal jaune est inférieur.

Ceux ou celles qui s'apprêtent à se marier cette saison auront du mal à débourser le prix d'une parure en or, sachant que le prix d'une petite parure de 40 grammes varie entre 20 et 24 millions de centimes. Certains couples qui projettent de convoler en justes noces prochainement ne sont pas au bout de leurs surprises et regrettent, en regardant les vitrines, de «ne pas avoir acheté la parure ainsi que d'autres accessoires avant que l'or n'atteigne son nouveau record». Une situation qui a poussé de nombreux jeunes à reporter leur mariage à une date ultérieure, le temps de faire des économies pour pouvoir acheter cette fameuse parure et faire plaisir à l'élue de son cœur. Ces derniers, en effet, se contentent de s'enquérir des prix avant de s'en aller et les bijoutiers disent ne pas enregistrer de ventes exceptionnelles.

Certaines femmes optent pour les articles en toc. Ainsi, des colliers en toc passent pour de vrais articles en or, tellement ils sont bien faits. Pour les bijoutiers, la hausse continue du prix de l'or est due essentiellement au cours mondial. Hier, l'once (32 grammes) a atteint les 1.768,85 dollars, soit 357 dollars de plus qu'au mois de janvier 2011. Le prix du gramme a atteint hier les 56,8 dollars, alors qu'il était de 45,38 dollars en janvier. Cette flambée s'explique par une demande accrue des pays du Sud, notamment la Chine, et par le fait que le précieux métal a toujours été considéré comme une valeur refuge, en temps de crise notamment. Ce renchérissement a pratiquement paralysé ce commerce qui a enregistré une baisse de 50% de son activité.

Aujourd'hui, le métier de bijoutier fait juste survivre, alors qu'il était synonyme de richesse. Certains bijoutiers ont déjà mis la clé sous le paillasson, d'autres ont opté pour la vente par échéances. Pour rappel, le président de la Fédération nationale des bijoutiers (FNB) avait indiqué que, depuis le début de l'année, 5 à 6% des bijoutiers en Algérie avaient changé d'activité.